Bokar Diallo est arrivé mineur et seul en France. Sa passion pour la boulangerie l'a poussé vers les patrons de la boulangerie Pistore à Clermont-Ferrand, en Auvergne. Grâce à leur soutien et à sa motivation, Bokar est devenu boulanger en CDI.
"Je veux nourrir les Hommes", c'est avec cette phrase que Bokar Diallo a convaincu les patrons de la boulangerie Le Pistore à Clermont-Ferrand de le prendre en apprentissage en 2017. La boulangerie, c'était son rêve. Une passion découverte très jeune lorsqu'il aidait son oncle boulanger au Mali. "Ce qu'il aime, c'est toucher la pâte", glisse Christelle Touchefeu, co-gérante de la boulangerie clermontoise, aux côtés d'Hervé Durif. Autour de ses 16 ans, Bokar décide de quitter seul son pays pour l'Europe. "C'était compliqué si je restais là-bas, je n'aurais pas eu le même avenir", explique Bokar
De son voyage, les dates restent floues, des petits boulots, un passage par la Mauritanie, le Maroc, l'Espagne. C'est en 2014 qu'il arrive à Lyon avant d'être aiguillé vers Clermont-Ferrand par les autorités. Il est scolarisé au lycée Amédée-Gasquet. "J'étais motivé, je voulais trouver un travail et j'ai cherché les boulangeries les plus proches du lycée", se rappelle le jeune homme.
Persévérer
Christelle se souvient de sa rencontre avec Bokar. "Il est arrivé en jour avec une convention de stage, accompagné de deux amies, tout sourire et parlant quelques mots de Français". Rapidement, lors du stage, le jeune homme se démarque. Appliqué, il mémorise rapidement les gestes et tâches. Il convainc Hervé Durif compagnon boulanger et co-gérant de la boulangerie, de le prendre en CAP en 2016.
Grâce à un centre de formation des apprentis spécialisés et l'appui de la mission locale, il est accompagné pour apprendre à parler et écrire le français, tout en passant son diplôme. "Je pensais que je n'y arriverais pas, ils m'ont dit de continuer", explique Bokar. Finalement, une fois son CAP en poche, il enchaîne sur une mention complémentaire et un brevet professionnel grâce au soutien de ses patrons.
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Passionné
Un beau parcours que n'aurait jamais imaginé Bokar. Aujourd'hui, il est en CDI au sein de la boulangerie depuis deux ans et sa passion ne faiblit pas. "J'aime partir d'ingrédients simples et en faire quelque chose de magnifique". La dernière bonne nouvelle en date, "j'ai la nationalité française depuis quelques mois", explique Bokar. Un soulagement après des années de titres de séjour temporaire.
Prochain rêve pour le jeune homme, "peut-être ouvrir ma propre boulangerie dans le futur", confie-t-il. Christelle Touchefeu est confiante pour son avenir, "avec lui tout est possible".