Plus de deux ans après la fermeture de Luxfer à Gerzat, près de Clermont-Ferrand, un accord a été trouvé début janvier pour la reprise de l’activité. Un nouveau projet verra le jour en 2024 à Cébazat. L’Etat, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et Clermont Auvergne Métropole soutiennent le projet en apportant des fonds.
C’est une bonne nouvelle qui intervient sur le front de l’emploi, en ce début d’année. Luxfer, le dernier fabricant européen de bonbonnes de gaz haute pression, situé à Gerzat, près de Clermont-Ferrand, va reprendre son activité. L’Etat, la région Auvergne-Rhône-Alpes et Clermont Auvergne Métropole l’ont annoncé ce vendredi 7 janvier. La dernière usine d’Europe continentale de ce type avait fermé ses portes à Gerzat, le 5 juin 2019. Cette fermeture a engendré la suppression de 136 emplois directs et des dizaines d’emplois indirects.
200 emplois directs à la clef
Un nouveau site industriel devrait voir le jour en 2024, à Cébazat, après des débuts de travaux de construction qui devraient avoir lieu en 2023. A terme, la construction de ce site industriel devrait générer 200 emplois directs à l’horizon 2028. Un communiqué commun publié vendredi 7 janvier indique : « Ainsi, l’Etat, la Région Auvergne Rhône-Alpes et Clermont Auvergne Métropole ont décidé de soutenir un projet dit Greenfield, c'est-à-dire créé sur un terrain nu, porté par le Groupe Europlasma. Ce projet vise non seulement la production de corps creux destinés à différents secteurs d'activité notamment la santé mais également la valorisation de matières premières issues notamment du traitement des déchets de l'industrie de l’aluminium ».
Un soutien financier important
Les pouvoirs publics sont fortement engagés dans le projet, l'Etat apportant 4,5 millions d’euros et la Région Auvergne-Rhône-Alpes 3 millions d’euros. En outre, l’Etat financera en dette à hauteur de 15 millions d’euros une partie des investissements réalisés. La Région quant à elle accompagnera le projet au titre de ses compétences en matière de formation et de professionnalisation. Enfin, Clermont Auvergne Métropole s'engage à financer à hauteur de 34 millions d’euros le foncier et la construction d’un bâtiment industriel.
L'investissement du groupe Europlasma
Le communiqué précise : « Le groupe Europlasma intervient à hauteur de 25 millions d'euros en fonds propres mobilisés sur 5 ans et de 25 millions d'euros en dette privée levée auprès de son partenaire financier historique, lequel a déjà marqué son accord sur un financement à sept ans confirmant ainsi son engagement aux côtés du groupe landais et la confiance qu'il accorde à ses projets ». Le groupe Europlasma, expert des solutions de dépollution, précise que cette usine ultra moderne générera un chiffre d’affaires de l’ordre de 10 millions d’euros dès 2025, malgré des délais incompressibles d’homologation des produits manufacturés voisins de 12 mois. Le site devrait ensuite atteindre sa cadence optimale et générer 50 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel dès 2029.
"Cette bataille a été rude"
Dans un tweet, Olivier Bianchi, président (PS) de Clermont Auvergne Métropole, se félicite de la reprise du projet : "Excellente nouvelle pour le territoire et l'industrie française. Accord sur la reprise de Luxfer. Clermont Auvergne Métropole s'engage à hauteur de 34 millions d'euros".
Stéphanie Pernod, première vice-présidente de la Région déléguée à l’Economie, à la relocalisation et à la préférence régionale, indique dans un communiqué : « Sauver Luxfer est une première victoire en ce début de mandat dans notre reconquête de la souveraineté industrielle. Cette bataille a été rude, mais elle démontre qu’il n’y a pas de fatalité à l’abandon des fleurons de notre industrie quand l’engagement des différents acteurs est total. Notre priorité de tous les jours doit être cette bataille pour l’économie et pour nos emplois. ». La nouvelle usine verra le jour sous le nom des Forges de Gerzat.
Bercy se félicite de la « relocalisation d’une activité très importante pour l’Etat » et précise qu’un certain nombre d’anciens salariés de Luxfer (entre 5 et 10) ont déjà été recrutés pour le projet. Le ministère précise qu’une « attention particulière » sera prêtée à la réembauche des anciens de Luxfer qui n’ont pas retrouvé d’emploi. Cette nouvelle usine comptera entre 30 et 50% de marchés médicaux dans les potentiels débouchés et beaucoup de clients industriels. Le projet avait failli être abandonné, mais la situation s’est débloquée après que la Métropole a accepté de rehausser sa participation et de ne pas poser de conditions.