Le mois sans tabac, commencé le 1er novembre, n'en est qu'à sa moitié et certains se tournent vers la cigarette électronique, "un outil intéressant" pour arrêter de fumer selon Audrey Schmitt-Dischamp, addictologue au CHU de Clermont-Ferrand.
Le Mois sans tabac a été lancé le 1er novembre et pour certaines personnes quitter le tabac passe par la cigarette électronique. "C'est le cas d'une de mes clientes qui a décidé d'arrêter de fumer le 1er novembre, elle a tenu 5 jours sans aucun produit puis elle est venue acheter une cigarette électronique", témoigne Thomas Rivé, conseiller vendeur dans le magasin Clopinette à Clermont-Ferrand. Ce dernier a observé une hausse de la fréquentation ce mois-ci mais qu'il attribue surtout à la hausse du prix du tabac.
Vapoter pour arrêter de fumer
Pierre, conseiller dans la boutique House of Vapes, à Clermont-Ferrand, vend lui aussi de plus en plus de vapoteuses. Une tendance qui a maintenant dépassé l'effet de mode. "La cigarette électronique est souvent un substitut pour les gens qui veulent arrêter ou diminuer leur consommation", souligne-t-il. Il poursuit : "On voit un pic des ventes en début d'année pour les bonnes résolutions par exemple".1,2 à 1,5 millions de personnes vapotent quotidiennement en France selon les estimations de l'agence Santé Publique France. Pour Audrey Schmitt-Dischamp, addictologue au CHU de Clermont, "la cigarette électronique est un outil intéressant pour quitter le tabagisme, les gens l'utilisent souvent sans avis médical. Même si elle contient de la nicotine il n'y a aucun produit de combustion", explique-t-elle.
Parer à l'addiction comportementale
Dans l'addiction au tabac, il y a la dépendance physique à la nicotine, la dépendance psychologique et aussi une addiction comportementale. C'est notamment sur ce dernier point, pour les gens attachés au geste de fumer, que la vapoteuse peut aider. "Il est important de dresser le profil de l'addiction, de voir les dominantes. Autre que la cigarette électronique, il y a des inhalateurs spécialisés", précise-t-elle.Vapoter pour quitter le tabagisme, même si c'est devenu courant, n'est toutefois pas un moyen validé par des études. "Aujourd’hui, les connaissances scientifiques ne permettent pas d’établir formellement la dangerosité de la cigarette électronique ni son innocuité. Cependant, par comparaison au tabac et à son mode de consommation privilégié (la combustion), les e-liquides présentent l’intérêt de supprimer ou de réduire significativement les risques de survenue de graves pathologies, de cancers principalement", indique l'agence Santé Publique France.
Audrey Schmitt-Dischamp prescrit en général des substituts nicotiniques remboursés par la sécurité sociale. Selon cette dernière, quand on arrête de fumer, il faut compter environ 3 semaines pour que les symptômes du manque comme l'irritabilité ou les troubles du sommeil diminuent.