Le perchiste Clermontois Renaud Lavillenie s’est classé 3ème du saut à la perche lors des championnats du monde d’athlétisme à Londres. Une déception qu’il a lui lui-même tempéré au regard des blessures qui l’ont empêché de conduire sa préparation cette saison.
Il rêvait d’or, la seule médaille qui manque à son prestigieux palmarès, il se contente du bronze mondial. Depuis 2009, il a participé 5 fois aux championnats du monde en plein air décrochant la deuxième ou la troisième place. Pour une fois, le détenteur du record mondial (6 mètres 16 à Donetsk, le 15 février 2014, n’arrivait pas avec l’étiquette de favori, tant sa saison a été perturbée par des blessures à répétition qui l’ont bloqué dans sa préparation.
La compétition a été remportée par l’Américain Sam Kendricks avec un saut à 5 mètres 95, le Polonais Piotr Lisek complète le podium avec une barre à 5,89. Jouant la carte de la stratégie, Renaud Lavillenie après avoir passé 5,89 a fait l'impasse sur 5.95 et a directement tenté 6 mètres 01 qui en cas de réussite aurait pu lui offir le titre tant attendu.
Revivez son saut dans les conditions du direct avec Francetvsport
On pourrait l’imaginer amer, mais c’est un athlète satisfait qui s’est exprimé au micro de France Télévisions: "Une soirée comme ça, on aurait tort de ne pas en profiter. Il fallait répondre présent le jour J, je l'ai fait mais, malheureusement, il n'y a qu'une personne qui repart avec l'or, c'est comme ça. On a eu un très beau concours de saut: si tu veux faire rêver le public, ce n'est pas en sautant à 5m80, c'est en faisant des impasses, en sautant toujours plus haut, en faisant monter le suspense. On s'est régalé dans ce concours, ça fait du bien".
Sur son amitié avec Kendricks : "Il y a des sauteurs avec qui tu t'entends très bien, Sam en fait partie. Avec lui tu n'as pas le droit de faire la gueule, on s'entraide et c'est ce qui a poussé ce concours si haut. Je ne m'attendais pas à recevoir un tel accueil du public, qu'il y ait un tel engouement. Ca n'a fait que monter pendant tout le concours.
J'adore le sport de haut-niveau, j'adore ma discipline, on a envie de se dépasser pour les milliers de gens dans le stade, ceux qui sont derrière leur télé. Tout est dit. Maintenant, il n'y a plus qu'à savourer. Je suis content de ma régularité, je n'aurais pas pensé réussir ça il y a quatre mois. Je préfère faire quatre (cinq, NDLR) médailles aux Mondiaux qu'une seule médaille d'or. Mais je ne désespère pas de l'avoir, maintenant il faut recommencer à se préparer pour 2019."Renaud Lavillenie quitte Londres qui lui avait réussi lors des Jeux Olympiques de 2012 avec un palmarès bien garni
. Jeux Olympiques: 1er (2012), 2e (2016)
. Championnats du monde: 2e (2013), 3e (2009, 2011, 2015), 3e (2017)
. Championnats du monde en salle: 1er (2012, 2016)
. Championnats d'Europe: 1er (2010, 2012, 2014)
. Championnats d'Europe en salle: 1er (2009, 2011, 2013, 2015)
. Champion de France en 2010, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016 et 2017
. Champion de France en salle 2010, 2011, 2012, 2013, 2015 et 2016
Record du monde: 6,16 m (à Donetsk, le 15/02/2014)
Elu athlète de l'année par la Fédération internationale d'athlétisme en 2014
