"On a une chance de renverser la table" : des manifestants contre l’extrême-droite à Clermont-Ferrand

Des milliers de personnes se sont rassemblées lundi 10 juin dans plusieurs villes de France pour dire leur opposition à l'extrême droite. Quelque 600 personnes étaient présentes à l’appel de la jeunesse de gauche à Clermont-Ferrand.

Les organisations de jeunesse de gauche du Puy-de-Dôme appellent à faire front, après qu’Emmanuel Macron a dissous l’Assemblée nationale. « Il offre à nouveau un marchepied à l’extrême-droite. Nous sommes l’alternative », affirment-elles dans un tract où elles ont également appelé à manifester lundi 10 juin place de Jaude à Clermont-Ferrand, à 18h30. « On sait que s’il y a des législatives, au vu des résultats des élections européennes, il faut que la gauche se mobilise et qu’on soit prêt. En face, on a une extrême droite qui est à 40% et on ne peut pas laisser passer ça. L’extrême droite majoritaire à l’Assemblée, c’est impensable », dénonce Jean-Baptiste, jeune socialiste.

"On n’a pas d’autre choix que l’union"

Quelques 600 manifestants étaient présents pour crier leur déception comme Corentin, jeune socialiste. « Hier, j’étais dépité. Je suis conseiller municipal dans une toute petite commune qui, généralement, vote assez majoritairement à gauche. Depuis quelques années, on a vu ce basculement vers l’extrême droite qui nous semble inexorable. Aujourd’hui, dans ma commune, on a 140 voix, 20 points d’écart entre le RN premier et le PS deuxième. On n’a pas d’autre choix que l’union. J’espère qu’il y aura une grosse mobilisation ». Les écologistes étaient également de la partie : « On a eu très peur que l’écologie politique soit effacée du parlement européen. Dès qu’on s’est remis de ça, Emmanuel Macron a décidé de faire ce cadeau à l’extrême droite. Ça a été la double vague, très dure à supporter. Ce qui renouvelle l’espoir, c’est de voir tous ces gens mobilisés, de voir tous ces gens qui veulent faire campagne et déjouer les pronostics. C’est ça qui se joue, déjouer le pronostic de Jordan Bardella premier ministre. On a une régression écologique et sociale avec le RN. Ils n’en ont rien à faire de ces enjeux-là. On est les ennemis à abattre. Là, on a une chance de renverser la table », explique Louis, co-secrétaire régional des Verts.

"Je refuse que le RN passe"

Les plus jeunes comme Jordi, lycéen, se sont aussi mobilisés : « Il faut que ceux qui sont contre envoient un message fort. C’est pour ça qu’on est là ». Il n’est pas seul : « Je suis issu d’une famille d’immigrés et je refuse que le RN passe et d’avoir une France avec ces idées-là. On ne va pas se laisser faire, ni se soumettre à ces idées. Il faut se mobiliser et aller voter. » Beaucoup de jeunes de gauche se sont investis : « Hier, j’ai voté LFI. Je ne pensais pas que le RN allait passer. J’ai été déçue. Je voulais montrer que je ne suis pas d’accord avec ces idées, je veux que ça change. Je suis prête à voter pour les législatives. On voit qu’il y a la jeunesse qui est présente, ça fait plaisir. » Avaient répondu à l’appel des partis de gauche comme LFI, le PS, le PCF ou encore des syndicats comme la CGT et Sud ainsi que des associations étudiantes.

A Lyon, à l'appel de mouvements de gauche et d'ultragauche, les manifestants étaient 2 800 selon la police. Certains ont été empêchés de traverser un pont pour rejoindre le quartier du Vieux Lyon, fief de l'ultradroite, par un cordon policier "qui a fait usage de gaz lacrymogène après des jets de projectiles" de ces manifestants en sa direction, selon la préfecture. Des poubelles ont été également incendiées en fin de soirée, a constaté l'AFP. A Grenoble, ils étaient 1 800, selon une source policière, un millier à Saint-Etienne.

-Propos recueillis par Stéphane Trentesaux pour France 3 Auvergne

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