Près de 1 800 personnes se sont rassemblées, ce lundi 10 juin, dans le centre-ville de Grenoble contre la montée de l'extrême droite au lendemain des élections européennes et de l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale. Quelques heurts, en marge de la manifestation, ont éclaté avec la police dans la soirée.
Près de 1 800 personnes se sont retrouvées, ce lundi 10 juin, place Félix Poulat à Grenoble pour manifester contre le RN, au lendemain des élections européennes et de l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale.
"Le climat politique est anxiogène. Il y avait déjà, ces derniers mois, un durcissement des politiques sociales et économiques de la part du gouvernement. Désormais, ce gouvernement sert en plus de marchepied à l'extrême droite, explique Brice venu se faire entendre dans le centre-ville de Grenoble. Organiser des élections dans les trois semaines qui arrivent, c'est un geste fort du gouvernement pour se mettre au service de l'extrême droite en prétendant la combattre. C'est un jeu extrêmement dangereux."
"Ça fait peur"
"Me réveiller, le 8 juillet, avec un Premier ministre qui s'appelle Jordan Bardella, ça me ferait peur", ajoute Jean-Luc un autre manifestant. Ce lundi soir, des étudiants, des retraités, des actifs se sont retrouvés face à la possibilité de voir l'extrême droite au pouvoir.
Anita fait partie des plus jeunes de cette manifestation. "J'ai très peur de cette dissolution de l'Assemblée nationale. J'ai peur pour notre avenir, nous, les jeunes. J'ai peur de la montée en flèche de l'extrême droite dans notre pays et en Europe. Mais c'est rassurant de voir des gens se battre encore."
"Je pense que cette ville ne deviendra jamais d'extrême droite, mais j'ai peur que le pays le devienne", ajoute-t-elle, alors que Grenoble a majoritairement voté pour LFI (21,87 %) et le PS (21,19 %) ce dimanche, devant le Rassemblement national qui a recueilli 13,53 % des voix dans la capitale des Alpes.
Pour Emma Vassal, présidente de l'Unef de Grenoble présente ce lundi soir, le résultat de ces élections au niveau national n'est pas surprenant : "Ça fait des années que l'extrême droite bat des records lors d'élections. Alors, un barrage républicain, un front de gauche autour d'on ne sait pas qui... Pour nous, ce ne sont pas des perspectives réalistes. Nous appelons à un regroupement de la jeunesse et des travailleurs. La colère doit s'exprimer dans la rue. L'urgence est là, on ne peut pas attendre à chaque fois des élections."
Quelques tensions en marge du rassemblement
Si l'ensemble de la manifestation s'est déroulée dans le calme, quelques heurts ont éclaté dans la soirée entre un petit groupe d'individus et la police, en marge du rassemblement.
Alors qu'un cortège de manifestants avait commencé à déambuler dans les rues après le rassemblement, de premières poubelles ont été incendiées. La police a alors décidé de mettre en place un barrage sur le boulevard Gambetta. Les forces de l'ordre ont alors subi quelques jets de projectiles. Elles ont riposté par des gaz lacrymogènes afin de disperser le groupe. Selon la police, il n'y a eu aucun blessé, ni dégradation à déplorer.
De nouvelles manifestations sont prévues, ce mardi, en fin de journée à Grenoble (à 20 heures, place Félix Poulat) et Chambéry (à 18h30, place de Genève). Une autre manifestation organisée par des lycéens est également prévue à midi dans le centre-ville de Grenoble.