L’hébergement d’urgence est en tension extrême. C’est le constat dressé par le Secours Populaire du Puy-de-Dôme. Depuis cet été, le nombre de personnes à la rue est en hausse exponentielle. Même si beaucoup d’entre elles ont droit à un logement d’urgence, ces sans-abri restent le plus souvent invisibilisés.
Au Secours Populaire de Clermont-Ferrand, sont réunis pour préparer la soupe des bénévoles de l’association, mais aussi des personnes sans logement et à la rue. Ils sont environ 75 dans le Puy-de-Dôme, selon l’antenne départementale de l’association humanitaire. Des familles entières, des hommes et des femmes seuls, parfois avec des enfants. Parmi eux, Emiljan. Il est Albanais et demandeur d’asile. Il vit en France depuis un peu plus d’un an avec sa femme et ses 3 enfants. Il indique : “Ça a été une année difficile. Nous vivons ici et là. La plupart du temps dans une tente. C’est difficile, en particulier pour scolariser les enfants. On campe près des gares, des parkings, des parcs publics. Mais j’aime quand même la France pour ce qu’elle fait pour nous”.
“Je dois dormir dehors avec mes deux enfants”
Aliyaha et ses deux filles viennent d’arriver en France après un long périple de plusieurs mois : de la Sierra Léon en Afrique de l’ouest, en passant par l’Algérie, l’Italie et maintenant la France.
Malgré son statut de demandeuse d’asile, elle aussi est à la rue. Elle confie : “Je préférerais être dedans mais je suis dehors. Je n’ai personne. Je ne connais personne. Alors, je dois dormir dehors avec mes deux enfants. On dort dans des cartons. Je mets mon bébé dedans. Je donne ma veste à mon autre fille et moi j’ai juste un bonnet pour dormir. Il fait de plus en plus froid. Ma fille tousse. Je garde espoir, mais je suis perdue”.
Tous repartiront ce soir-là du secours populaire avec un repas chaud dans le ventre et un duvet, faute de mieux.