Le passage à l’heure d’été est beaucoup plus perturbant pour le sommeil que le passage à l’heure d’hiver. Le Dr Patricia Beudin, médecin au CHU de Clermont-Ferrand, nous explique pourquoi.
Dimanche 25 mars, à 2 heures du matin, il sera 3 heures. Il nous faudra avancer nos montres d’une heure. Un petit exercice d’horlogerie bien rôdé depuis la mise en place du changement d’heure en 1976, pour faire des économies d’énergie. Mais qui a aussi des incidences sur le sommeil. Et bien plus que lors du passage à l’heure d’hiver.
Une question de température interne
« Notre température interne va mettre entre 8 jours et 3 semaines pour se décaler », explique le Dr Patricia Beudin, médecin au centre de sommeil du CHU de Clermont-Ferrand. Or, cette température interne, qui varie au cours de la journée, joue sur "la pression du sommeil, l'envie de dormir". C’est généralement entre 4 heures et 5 heures 30 du matin, où elle est la plus faible, que le besoin est alors le plus fort. « Quand vous perdez une heure, vous vous levez encore plus près de votre minimum thermique, donc l’envie de dormir est encore plus irrésistible », poursuit le Dr Beudin. Un décalage qui pénalise davantage les couche-tard ou les longs dormeurs, et dont les conséquences indirectes peuvent être inquiétantes.
« Ca veut dire que pendant une semaine, les accidents au volant le matin vont être plus importants, les accidents du travail aussi car on se lève à un moment où la pression du sommeil est plus importante », relève la praticienne clermontoise. Un phénomène conforté par certaines études.
Bien régler son réveil
"Toute dette chronique de sommeil engendre des perturbations métaboliques". A ce tite, le changement d’heure peut aussi avoir d’autres effets collatéraux : « un surplus d’appétit, une poussée d’hypertension artérielle, une plus grande sensibilité à la douleur », cite par exemple le Dr Beudin. Qui est toutefois catégorique : « il n’engendre pas de troubles du sommeil durables ».
Alors, comment gérer au mieux ce passage à l’heure d’été ? Le Dr Beudin conseille de se mettre le plus vite possible à la nouvelle heure. Ainsi, le dimanche matin, il vaut mieux écourter son temps de sommeil habituel d’une demie-heure au lever. Et « le dimanche soir, essayer aussi de gagner une demie-heure en se couchant plus tôt ». Surtout, insiste le Dr Beudin : « éviter de faire la grasse matinée ! ».
