Dimanche 31 janvier, à Tourcoing, Renaud Lavillenie a franchi une barre à 6,02 m. Le perchiste de Clermont-Ferrand n’avait pas franchi la barrière symbolique des six mètres depuis son titre mondial en salle à Portland en 2016.
Ne jamais enterrer Renaud Lavillenie... A 34 ans et près de cinq ans après son dernier saut à plus de 6 m, le champion olympique 2012 du saut à la perche a effacé 6,02 m dimanche 31 janvier lors du meeting en salle de Tourcoing, se replaçant dans la hiérarchie mondiale. Éliminé en qualifications des Mondiaux de Doha (Qatar) en octobre 2019, Renaud Lavillenie avait de plus été dépossédé de son record du monde il y a un an par l'époustouflant Armand Duplantis (6,17 puis 6,18 m), de 13 ans son cadet. La grande époque du Français, en proie à des soucis physiques récurrents depuis plusieurs années, semblait révolue.
Le souvenir de 2016
Son retour en grande forme n'en est que plus impressionnant : après avoir franchi 5,92 m le 16 janvier à Bordeaux puis 5,95 m vendredi à Karlsruhe en Allemagne, il a passé 6,02 m dimanche lors du meeting en salle de Tourcoing. C'est la première fois qu'il franchit la barrière symbolique des six mètres depuis son titre mondial en salle à Portland le 17 mars 2016, avec une performance à 6,02 m également, pour la 20e barre de sa carrière à plus de 6 mètres. L'ex-recordman du monde y a mis la manière : alors qu'il avait touché, sans les faire tomber, ses meilleures barres ces dernières semaines, les 6,02 m dominés dimanche l'ont été de façon nette. Dans une salle qui pouvait accueillir jusqu'à 200 personnes, il a chipé au passage pour un centimètre la meilleure performance mondiale de l'année à Duplantis, auteur de 6,01 m plus tôt dans la journée à Düsseldorf (Allemagne). Sur Twitter, le perchiste clermontois s'est réjoui de cette performance.
6m02 ??
— Renaud LAVILLENIE (@airlavillenie) January 31, 2021
Rien à ajouter ??
Merci @Perche_en_or
? air6team ? @PUMA @PUMARunning @BRMChrono @Michelin ? pic.twitter.com/E4HrvRzlGt
Une belle journée
"C'est une belle journée, ça me fait plus que plaisir. Je savais que j'en étais capable vu ce que je faisais à l'entraînement, que cet objectif pouvait devenir réalité à court terme", a-t-il expliqué à l'AFP. "C'est clairement un retour à mon meilleur niveau. Les gens ne m'écoutaient pas mais j'expliquais pourtant que depuis l'hiver 2017 j'ai eu des galères, des petites blessures qui m'ont gêné pendant mes préparations. Aujourd'hui cela fait six mois que je n'ai pas de soucis physiques, que je peux m'entraîner tous les jours, donc le travail paye", a-t-il ajouté. Fidèle à sa réputation de compétiteur insatiable, le vice-champion olympique s'est permis dimanche une tentative ratée à 6,20 m, ce qui aurait été un nouveau record du monde, alors que Duplantis s'était frotté à 6,19 m sans succès dans l'après-midi.
A nouveau dans la hiérarchie mondiale
Ce concours replace Renaud Lavillenie dans la hiérarchie mondiale, après avoir été jeté ces dernières années dans l'ombre de Duplantis, mais aussi de l'Américain Sam Kendricks et du Polonais Piotr Liseck, tous auteurs de plusieurs sauts à plus de 6 m. "Je me suis redonné la possibilité de rêver d'un cinquième titre européen en salle", explique-t-il en évoquant l'Euro indoor de Torun (Pologne) prévu du 5 au 7 mars. "Mondo a l'avantage, il a fait 6,18 m, 6,15 m l'été dernier. Mais sur un concours il peut s'en passer des choses..." Avant Torun, ses retrouvailles avec Duplantis interviendront dès le 6 février à Rouen, puis trois jours plus tard, le 9 à Liévin, et le 27 février dans la compétition qu'il organise à Clermont-Ferrand.