Fermée en 2014, l’usine Oberthur de Puy-Guillaume dans le Puy-de-Dôme a repris du service dans la fabrication de jeux et de cartes téléphoniques à gratter. Une trentaine de personnes ont retrouvé du travail.
Fin 2014, le site Oberthur de Puy-Guillaume dans le Puy-de-Dôme fermait ses portes, 90 personnes étaient licenciées. Un coup dur pour l’économie de la commune (2750 habitants) qui a incité la municipalité à s’associer avec un ancien directeur devenu entretemps PDG du groupe SELP afin de racheter les bâtiments. "La mairie va au-delà de son rôle habituel, on ne devrait pas intervenir dans le privé mais de plus en plus en plus le privé peut avoir besoin de nous pour mettre le pied à l’étrier et c’était dans l’intérêt général, il fallait recréer de l’emploi" dit Bernard Vignaud, le maire de Puy-Guillaume.
SELP qui emploie 320 personnes dans le monde en France, Espagne, Inde et à Dubaï est spécialisée dans la fabrication de cartes à puces, de cartes d’identités sécurisées et de solutions électroniques de contrôle d’accès. Elle a trouvé à Puy-Guillaume les machines nécessaires pour maintenir une activité en perte de vitesse en France, mais qui répond à une réponse à l’international : l’impression de cartes à gratter pour les abonnements téléphoniques. "Le redémarrage de l’usine a été réalisé en démarrant notre activité historique qui sont les cartes à gratter pour les télécoms. C’est le coupon grattable qu’on utilisait dans les années 2000 comme la mobicarte, mais qui est utilisée dans ces pays en voie de développement qui ne sont pas bancarisés. Pour recharger un téléphone, la meilleure façon c’est d’avoir une carte téléphone prépayée" explique Rémi Chossière, responsable commercial.
En parallèle on fabrique sur place des cartes pour des décodeurs télé, des cartes d’identité ou d’électeur en collaboration avec les 2 autres usines françaises du groupe. Ces activités sont abritées dans un local hyper sécurisé. "On a reconverti un atelier entier pour faire de la personnalisation de carte d’identité, on a une synergie avec l’usine–mère de SELP" dit Florent Gasnier, responsable production. "On est amenés à manipuler des données sensibles, pour le Malawi entre 2017 et 2018" complète Sylvain Beaucourt, responsable informatique.
En 2014, 90 personnes avaient été licenciées, aujourd’hui une trentaine de salariés (CDI et intérimaires) travaillent sur place et le chiffre d’affaire augmente régulièrement.