Le décès d'un jeune joueur de rugby de Billom, dans le Puy-de-Dôme, mort le lendemain d'un match, suscite beaucoup d'émotions. Jean Chazal, neurochirurgien réputé de Clermont-Ferrand, a été l'un des premiers à tirer la sonnette d'alarme sur l'aspect trop combatif du rugby aujourd'hui. 

Le Rugby Club Billomois vit un véritable cauchemar depuis le décès de son jeune arrière, retrouvé mort dans son lit dimanche 20 mai, au lendemain d'un match. A la suite d'un plaquage sur un adversaire, l'adolescent reste au sol. Quand son entraineur arrive auprès de lui, le joueur semble lucide. "J’ai été le voir parce qu’il était étalé au sol" relate Yann Diouron, co-entraîneur du Rugby Club Billomois. "Je lui ai demandé de bouger les bras, les jambes…Tout allait bien."

Au cours de la 3ème mi-temps le jeune joueur se sent fatigué, il écourte alors la fête. Il mourra dans la nuit. L'autopsie a révélé une hémorragie à la surface du cerveau qui l'a progressivement entrainé dans le coma, puis vers la mort. 

Jean Chazal, neurochirurgien de Clermont-Ferrand, a été l’un des premiers à tirer la sonnette d’alarme sur l’évolution de la pratique du rugby, qu’il juge plus violente qu’avant. "J’avais constaté, depuis une dizaine d’années, une augmentation du nombre de blessures d’une façon très significative depuis 4 ou 5 ans, avec un doublement du nombre de commotions cérébrales" relate-t-il. "Le rugby a été créé par des universitaires anglais. C’était un sport de stratégie, d'évitement. Aujourd'hui, c'est devenu un sport de combat."

Déjà l'an dernier, le docteur Chazal présidait un mort sur le terrain de rugby. Ce drame qui frappe aujourd'hui Billom a été évité de peu, en janvier, lorsque le Clermontois Ezéala s'est retrouvé K.O, lors d'un match. Pour le neurochurgien, le joueur est un miraculé." Il a été séché sur le terrain, il était dans le coma. Heureusement qu'il y avait un médecin réanimateur compétent, qui a pris toutes les mesures pour le ramener à la vie. Il aurait pu mourir sur ce terrain. Mais il fallait redouter que dans un cadre moins formel, plus amateur, un drame se produise." 


Il faut replacer la carrière sportive dans la formation 


Aujourd'hui, des questions se posent. Le Billomois, qui avait participé en milieu de semaine à un championnat scolaire, était-il suffisamment lucide pour entrer à nouveau sur un terrain moins de 48 heures après son dernier match ? "Le règlement fédéral prévoyait que ces joueurs pouvaient jouer normalement le samedi" assure Alain Dalan, président du Rugby Club Billomois. Il ajoute :"À l'issue du match, il a sauté et chanté avec ses copains. Rien n'indiquait un comportement anormal."

Pour éviter un nouveau drame, la mise à plat du rugby moderne semble plus que jamais nécessaire, selon Jean Chazal. "Il faut replacer la carrière sportive dans la formation, au lycée, au collège, à l’université. Il faudrait éduquer les joueurs en repensant le rôle des centres de formation, avec de véritables cellules de prévention." 

Pour l'heure, l'enquête a été confiée à la brigade de recherche de Clermont-Ferrand.


Le décès d'un jeune joueur de rugby de Billom, dans le Puy-de-Dôme, mort le lendemain d'un match, suscite beaucoup d'émotions. Jean Chazal, neurochirurgien réputé de Clermont-Ferrand, réagit au drame et déplore l'aspect trop combattif du rugby aujourd'hui. Intervenants : Yann Diouron, Co-entraîneur du Rugby Club Billomois / Alain Dalan, Président du Rugby Club Billomois / Jean Chazal, Neurochirurgien au CHU de Clermont-Ferrand /

 

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