A Chamalières, près de Clermont-Ferrand, l’imprimerie de la Banque de France suit de très près la réforme du franc CFA, voulue par 8 pays d’Afrique de l’Ouest. Elle imprime en effet cette monnaie et espère être choisie pour travailler sur la nouvelle gamme de billets.
La réforme du franc CFA, décidée par 8 pays d’Afrique de l’Ouest, pourrait bien avoir des conséquences jusque dans le Puy-de-Dôme. En effet, l’imprimerie de la Banque de France basée à Chamalières, à côté de Clermont-Ferrand, imprime les billets franc CFA. Il s’agit même de l’une des activités les plus importantes du site, hors impression d’euros : « La BCEAO (Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest) est notre client export le plus important. Cela représente une grosse part de notre activité. Pour l’instant, nous poursuivons notre coopération avec la BCEAO en répondant à leurs demandes d’impression de billets de la gamme actuelle. Les premiers billets de la commande 2021 de la BCEAO vont commencer à être imprimés à l’imprimerie de Chamalières en septembre-octobre », explique Vincent Bonnier, directeur général de la fabrication de billets à la Banque de France. Souvent sur les sites auvergnats et notamment de Chamalières, il suit l’évolution de ce changement de monnaie de très près : « Nous leur avons indiqué que nous étions disponibles pour travailler sur une nouvelle gamme de billets. Pour l’instant, le projet est encore au stade des réflexions menées par les autorités politiques et monétaires africaines. »
En plus du changement de nom, le passage du franc CFA à l’Eco signe également la fin du dépôt des réserves de change en France. La France ne sera pas non plus présente dans les instances de décision de l'Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA), et n’y aura plus de représentants. « Le passage à l’Eco est très complexe. Ce n’est pas qu’un changement de gamme de billets, c’est une transformation du mode de comptabilité et du système de paiement. La conduite de ce changement appartient à la BCEAO et aux autorités gouvernementales des pays concernés », précise Vincent Bonnier. Cependant, si la BCEAO décidait de ne pas poursuivre sa collaboration avec la Banque de France lors du passage à l’Eco, cela affecterait le fonctionnement de l’imprimerie de Chamalières : « Si jamais on se trouve dans un scenario où l’impression des billets de la nouvelle monnaie est confiée à une autre organisation, cela aura évidemment un impact sur notre activité », précise Vincent Bonnier.« Si jamais on se trouve dans un scenario où l’impression des billets de la nouvelle monnaie est confiée à une autre organisation, cela aura évidemment un impact sur notre activité »