L’Auvergnat Eric Ramillien est un combattant professionnel de MMA, ou Arts martiaux mixtes. Mais ce sport, jugé trop violent, est encore interdit en France, l’un des derniers pays à ne pas l’autoriser.
Le MMA a beau être interdit en France à cause de sa violence, il y aurait plusieurs milliers de pratiquants dans tout le pays, dont certains en Auvergne comme Eric Ramillien :
"C’est un mélange d’appréhension [avant les combats], on sait qu’il y a des coups, c’est un sport de contact, mais il y a aussi le dépassement de soi dans l’effort, c’est ce qui m’attire vraiment dans ce sport."
A Porto au Portugal, l’Auvergnat a remporté samedi 9 juin un combat pro contre le Brésilien Carlo Silva, par soumission avec une clé à la cheville.
Le MMA, ou Arts martiaux mixtes en français, mêle boxe thaï, lutte et ju jitsu brésilen. Il se pratique dans des cages (non pas rondes mais octogonales), et autorise les coups au sol, d’où son interdiction dans l’Hexagone. Les "coups de poing, coups de pied, coups de coude et coups de genoux visant un combattant au sol" sont en effet prohibés par un arrêté du ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports datant du 3 octobre 2016.
En France, c’est donc une forme adaptée du MMA qu’Eric peut pratiquer, à l'Artenium de Ceyrat : le grappling fight, autorisé sous l'égide de la fédération de lutte, qui se fait sur un tapis.
Et pour s’entraîner à son sport de prédilection, c’est à Lempdes, dans une salle de sport privée, qu’il se rend. Là, la seule cage de combat sécurisée d’Auvergne lui permet de s’exercer, et de passer en revue différentes situations, notamment se retrouver bloquer contre la cage.
Bientôt une légalisation ?
La législation dans le pays pourrait bien évoluer dans les années à venir. Une mission parlementaire menée par le député Patrick Vignal (PS) et le sénateur Jacques Grosperrin (LR) a en effet conduit à la création d’un observatoire du MMA, pour accompagner son encadrement.
Approchant de la quarantaine, Eric pense cependant que les choses n’iront pas assez vite pour qu’il puisse un jour combattre en France, mais il l’assure : en cas de légalisation, il sera là pour "accompagner les jeunes avec [son] expérience dans le domaine."
Laurent Pastural et Bruno Lebret ont rencontré Eric Ramillien avant son combat au Portugal :