Dans le Puy-de-Dôme, comme partout en France, certains agriculteurs qui se sont convertis au bio n'ont reçu aucune aide depuis 2016. Face à cette situation intenable , la Fédération nationale de l’agriculture biologique a saisi le défenseur des droits pour réclamer le versement de ces aides.
Dans le Puy-de-Dôme, les agriculteurs qui se sont convertis au bio sont inquiets. Les aides pour les années 2016 et 2017 n’ont toujours pas été versées, un phénomène national.
Laurent Mignot est éleveur laitier à Briffons dans le Puy-de-Dôme. Son exploitation a été officiellement reconnue bio depuis le 1er octobre. Pourtant, il n’a encore reçu aucune aide. Il aurait du toucher près de 30 000 euros pour accompagner son passage du conventionnel au bio.
De nombreux investissements pour passer au bio
Une situation compliquée pour cet éleveur qui a multiplié les investissements pour convertir son exploitation. Il transforme son étable pour améliorer le confort de ses 35 vaches. Il a dépensé près de 10 000 euros pour une machine à traire d’occasion.
« Tout ce que vous achetez à un coût, c’est là que ça pêche un petit peu. On attend toujours les aides bio depuis 2 ans malheureusement. C’est dommage parce que l’on avait prévu des investissements et cela ne suit pas derrière », se désole Laurent Mignot.
Des retards qui vont freiner les conversions au bio ?
Dans le Puy-de-Dôme, les 420 exploitations reconnues en agriculture biologique représentent 5% du total des surfaces agricoles. On est loin de l'objectif de 15% fixé par le ministère pour 2022. Ces problèmes de trésorerie pourraient freiner l'envie de certains agriculteurs à passer au bio.
"Je ne vois pas comment les agriculteurs qui voudraient passer en agriculture biologique vont se lancer sachant qu'ils n'auront pas les aides avant 3 ans, voir plus. C'est complètement aberrant et contraire à l'ambition nationale", s'insurge Valéry Barlot, trésorier de la Fédération Bio 63.
Officiellement, c'est la mise à jour d'un logiciel lié au calcul des aides qui provoque ces retards de paiement. La Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) qui est chargée de porter la voix des producteurs bio a saisi le Défenseur des droits. L’objectif : demander à l’Etat qu’il engage des moyens exceptionnels pour débloquer le paiement de ces aides.
