Retour des chenilles processionnaires : attention à votre chien ou votre chat

Elles sont de retour dans les parcs et les jardins : les chenilles processionnaires et leurs poils urticants représentent un danger pour nos animaux de compagnie. Voici les conseils d’un vétérinaire pour protéger au mieux nos amis chiens et chats.

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La chenille processionnaire du pin est la larve d'un papillon de nuit. Elle est surtout connue pour son mode de déplacement, en file indienne. Elle est facilement reconnaissable : elle mesure environ 4 cm et est de couleur brune avec des tâches orangées. Elle est surtout recouverte de poils, qui se détachent très facilement lors d'un contact ou sous l'effet du vent. Ces poils représentent un danger pour les humains, mais aussi pour les animaux de compagnie. Simon Privat, vétérinaire à Clermont-Ferrand, explique les risques et les symptômes du contact de nos animaux avec ces chenilles.  

Quels sont les risques ? 

Les dangers sont tout d’abord cutanés, après un contact avec les poils des chenilles : “Les risques pour les animaux de compagnie sont essentiellement sur le revêtement. Par revêtement, j'entends la surface de l'animal : la peau et les muqueuses. Le risque cutané chez l'animal est plus limité que chez l'homme parce qu'ils ont souvent une peau un peu plus épaisse et protégée par leurs poils. Mais si toutefois les poils urticants arrivaient jusqu'à la peau, ils pourraient provoquer de l’érythème, c'est-à-dire de la rougeur, des démangeaisons, voire du gonflement”, explique le docteur Privat. Les lésions peuvent être plus sérieuses si toutefois le contact a lieu avec une muqueuse, indique le vétérinaire : “Les lésions qu'on a chez l'animal sont plutôt sur les muqueuses qui sont moins protégées, sur les muqueuses de la bouche, avec de l'œdème notamment. Les gonflements peuvent être importants sous la langue, avec parfois des zones de nécrose. Si le gonflement est très important, il peut provoquer la mort du tissu. Il peut y avoir également une atteinte des muqueuses oculaires avec de la conjonctivite ou de la kératite, c'est-à-dire une inflammation respectivement du blanc de l'œil et de la face interne de la paupière ou de la cornée.” 

Quels signes doivent nous alerter ? 

Autant pour les chats que pour les chiens, Simon Privat conseille de surveiller avant tout “Un gonflement brutal au niveau de la face. Il faudrait alors éventuellement vérifier s'il s'agit des babines ou de la périphérie de l'œil. Ce serait une salivation, ce serait des signes d'inconfort. Il y a parfois des tentatives de se frotter, de se gratter. Cela peut être également de francs signes de douleur. Dans certains cas, le gonflement peut être gênant et le contact peut être perçu comme douloureux par l'animal.” Selon lui, les symptômes ne tardent pas à apparaître : “Cela intervient assez rapidement après le contact. La chenille porte des poils urticants qui sont pourvus de minuscules petits barbillons, qui vont se planter dans la surface de la muqueuse notamment. Ils délivrent la toxine qui a un effet urticant. Cela va relativement vite. Dans les minutes, au plus tard dans les heures qui suivent, ça se met à gonfler et parfois le gonflement est très important.” 

Comment réagir face à ces symptômes ? 

Si vous constater l’un de ces symptômes chez votre animal, voici les bons réflexes à adopter, selon le docteur Privat : “Si le gonflement intéresse la sphère buccale, on peut commencer par essayer, en portant des gants en latex ou des gants de cuisine, de rincer abondamment la gueule de l'animal à l'eau froide. Tout de suite, on appelle le vétérinaire, parce que des traitements de type conservateurs peuvent être mis en place.” La gestion de l'œdème ne peut être faite que par un spécialiste : “L'idée est que cet œdème ne puisse se développer à d'autres endroits. Par exemple l’œdème de la bouche, on pourrait craindre qu'il ne tombe sur la gorge et puisse obturer les voies respiratoires. Chez les vétérinaires, on dispose de traitements pour limiter la croissance de cet œdème. Souvent, il y a un risque d'infection sur les lésions érosives (NDLR : perte de la couche superficielle de la peau) qui peuvent être créées, donc il faut prendre ça en charge. Comme ça peut faire parfois très mal, il y a un vrai intérêt à mettre en place une thérapeutique visant à contrôler les signes douloureux. Ça se passe chez le vétérinaire.” 

Comment protéger son animal ? 

Pour protéger son animal, il recommande de surveiller les nids : “La plupart des processions sont plutôt nocturnes, donc ce qu'on va surveiller, c'est plutôt des signes de présence des chenilles dans l'environnement immédiat. Les nids de ces chenilles sont des gros cocons blancs qu'on peut trouver dans les conifères, préférentiellement les pins et, dans une moindre mesure, dans certaines espèces de cèdre. Quand on en a dans son environnement immédiat, soit on contacte un professionnel, soit éventuellement en se protégeant très bien, on peut essayer de couper la branche qui contient le cocon et s'en débarrasser.” Dès l’hiver, il faut être attentif : les premiers cas à la clinique vétérinaire se sont présentés dès le mois de janvier. 

Certains animaux sont-ils plus à risque ? 

Selon Simon Privat, certains animaux sont plus exposés au danger que d’autres. “On aurait essentiellement un risque sur l'espèce canine. C'est quand même un peu plus rare chez le chat. Au sein de l'espèce canine, on a essentiellement le risque aux 2 âges extrêmes de la vie : les très jeunes qui sont curieux et qui découvrent, et les plus âgés qui perdent parfois, avec l'avancée en âge, la sensation de risque.” Ces populations doivent être particulièrement surveillées. 

 

Le vétérinaire indique que le problème pourrait bien s’aggraver : “C'est certainement le réchauffement climatique. Ce sont des espèces originaires du Sud de la France. Dans le Puy-de-Dôme, auparavant, on n'était pas forcément très concernés, mais on commence à le devenir de plus en plus. Il faut donc trouver le moyen de prévenir leur présence, notamment grâce à des prédateurs naturels. Il ne faut pas hésiter à favoriser les nichoirs d'oiseaux, comme les mésanges qui sont un prédateur naturel des premiers stades des chenilles.” Le coucou est également un prédateur naturel de la chenille processionnaire, ainsi que certains scarabées. 

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