Dix régions françaises sont touchées par l’épidémie de bronchiolite. La région Auvergne-Rhône-Alpes est pour l’instant en phase pré-épidémique, selon Santé Publique France. Cette maladie est souvent bénigne mais certains symptômes doivent alerter.
L’épidémie de bronchiolite s'accélère. La majeure partie de la France continue d'être en phase épidémique. Même si dans la plupart des cas, cette maladie est considérée comme “bénigne”, certains symptômes peuvent s’aggraver, nécessitant un passage aux urgences. Dans le Puy-de-Dôme, sur 10 000 actes médicaux effectués par SOS Médecins, près de 500 sont pour la bronchiolite (du 6 au 11 novembre). Un chiffre au-dessus de la moyenne nationale, comme le montre cette carte de Santé Publique France.
La bronchiolite est une infection virale respiratoire qui atteint les petites bronches et qui touche plus particulièrement les enfants et les nourrissons. Le chef de service des urgences pédiatriques du CHU de Clermont-Ferrand, Matthieu Verdan, revient sur les signes avant-coureurs qui doivent alerter les parents.
Les symptômes d’une bronchiolite
- Une toux.
- Une gêne respiratoire ou un essoufflement.
- Un nez encombré.
Ce qui doit alerter
“Si votre enfant mange convenablement, et que son comportement vous semble normal (il sourit, il joue), il n’y a pas d’inquiétude à avoir. La majorité des bronchiolites sont des cas simples qui ne nécessitent pas d’hospitalisation”, rappelle le médecin. En revanche, si votre enfant a du mal à manger ou est très gêné pour respirer, cela peut être un signe de gravité, selon le Dr Verdan. “Si votre bébé boit moins de la moitié de ses rations, de façon répétée, il faut consulter”, recommande-t-il.
Dans ce cas, l’enfant doit être hospitalisé. Le Dr explique la prise en charge en hôpital : “On leur apporte de l’oxygène quand la gêne respiratoire est trop importante. Pour les nourrissons qui rencontrent des difficultés à manger on utilise une sonde naso-gastrique pour les alimenter".
Comment réagir ?
Le pédiatre donne également quelques conseils si votre bébé a contracté la bronchiolite. “Il faut bien nettoyer le nez pour que l’enfant puisse mieux respirer. Il faut également bien fractionner l’alimentation. Ils sont essoufflés et ont dû mal à boire autant que d’habitude. Donc, bien penser à faire des rations un peu plus petites mais à donner plus souvent. La dernière chose qui peut évidemment être faite c’est donner du paracétamol en cas de fièvre". Le médecin met en garde les parents qui souhaiteraient se tourner vers la kinésithérapie respiratoire. Il souligne : “C’est très clair dans les recommandations nationales et internationales. Il n’y a pas d’indications à faire de la kinésithérapie respiratoire à tous les enfants qui souffrent d'une bronchiolite. Elle est réservée à des cas très spécifiques”.
Les facteurs de risques
Certains sont également plus à risque que d’autres, comme les enfants âgés de moins de 6 semaines. Le pédiatre rappelle que les bébés nés avec un problème ou une maladie grave, cardiaque ou respiratoire par exemple, ont également plus de risques de développer des formes critiques de bronchiolite.
Comment se protéger ?
Pour réduire les risques pour votre nouveau-né, vous pouvez adopter certains comportements. “Les principales précautions sont la limitation de contact avec les personnes malades dans l’entourage. Pour les frères et sœurs et même les parents, il faut essayer de porter un masque et de bien se laver les mains. On évite également d’emmener le nourrisson dans des lieux bondés en période d’épidémie”.
#Bronchiolite | L'épidémie de bronchiolite se poursuit sur le territoire 👶
— Ministère de la Santé et de la Prévention (@Sante_Gouv) November 17, 2023
Respectez les bons gestes pour protéger votre bébé ⤵
➕ d'infos : https://t.co/Tz9VVqXpLu pic.twitter.com/QcPohoc8WL
Le médecin rappelle également qu’un nouveau traitement préventif existe : le Beyfortus de Sanofi. Ce médicament destiné aux bébés vise à éviter aux nourrissons infectés par le virus respiratoire syncytial (VRS), principal responsable de la bronchiolite, de se développer. Mais face à l’engouement des parents, il a été victime de son succès. “C’est la première fois que ce traitement préventif est utilisé. Il a eu une adhésion fabuleuse. Malheureusement, il n’y a pas eu assez de stocks pour répondre à la demande. Ça va être difficile de voir cette année son efficacité mais ça reste un des espoirs pour limiter les prochaines épidémies”. Ce traitement préventif est actuellement réservé aux maternités dans l’attente de nouveaux stocks.