La neige est tombée en montagne ces derniers jours. Vous êtes peut-être tentés par une sortie à la neige ce week-end. Pour randonner en ski ou en raquettes, et ne pas se mettre en danger, voici de précieux conseils pour votre sécurité.
Avec la neige tombée cette semaine et le beau temps annoncé, vous avez peut-être prévu une sortie en montagne ce week-end. Pour que la montagne en hiver reste un terrain de jeu, voici des conseils pour évoluer dans les meilleures conditions de sécurité.
L’adjudant Moineau du PGHM (Peloton de gendarmerie de haute montagne) du Mont-Dore, dans le Puy-de-Dôme, commence : « Il faut un équipement adapté à l’activité, ski de randonnée, alpinisme ou raquettes. Il faut prévoir une pelle, une sonde et un ARVA (un détecteur de victime d’avalanche) pour le ski de randonnée, l’alpinisme et les raquettes. Pour la partie alpinisme, il faut des crampons et des piolets ».
Bien s’équiper
Surtout en hiver, il faut bien s’équiper. Le gendarme indique : « Il ne faut pas hésiter à appeler le PGHM ou les pisteurs pour demander quel équipement est conseillé. On recommande d’avoir un fond de sac, avec de quoi boire, si possible du chaud, de quoi manger, une tenue chaude, une tenue imperméable et une paire de gants de rechange. Il faut aussi prévoir un bonnet, des protections solaires, une doudoune et une Gore-Tex en cas de pluie ou de vent ». Certains écueils sont à éviter : « Les piétons qui empruntent les sentiers de randonnée d’été s’aventurent parfois sur les crêtes. Cela fait plusieurs fois que l’on retrouve des gens avec des baskets et des petites chaînes vendues dans les magasins de sport. On leur vend cela comme des crampons alors que ce n’est pas le cas. Cela ne suffit qu’à aller chercher le pain quand le trottoir est enneigé. Quand on se retrouve en montagne avec cela, on peut vite se tuer ». Il souligne : « On annonce du redoux et des précipitations donc la neige va fondre. On va se retrouver avec des piétons qui vont se tourner vers la randonnée, sauf qu’il y a des zones où il y aura de la neige et de la glace. Les gens sont souvent en jeans et baskets. Or ces zones devraient être empruntées en piolets et crampons ».
Porter un casque
« Si l’on fait du ski de piste ou de randonnée, on recommande le port du casque. Les pistes sont bien préparées, on peut aller vite en ski et on peut se retrouver à plus de 40 ou 50 km/h. Il peut y avoir des collisions entre skieurs ou avec un obstacle. Sans casque, on peut avoir des dommages graves » précise l’adjudant Moineau.
Bien étudier son itinéraire
Le gendarme insiste : « On a remarqué que les personnes qui faisaient des raquettes se lançaient dans des itinéraires qui sont au début familiaux mais qui deviennent assez raides. Ils ne font pas demi-tour. Du coup, on a croisé des personnes en raquettes sur des parties où nous étions en crampons et piolets. Il faut que les personnes prennent connaissance de l’itinéraire qu’elles vont faire et qu’elles aient conscience que, suivant les conditions de neige ou de glace, en raquettes cela ne passe pas ». Il ajoute : « Il y a eu de la neige fraîche mais il y a eu énormément de vent. Du coup, il y a beaucoup d’endroits où c’est à nouveau pelé et quasiment à l’herbe. Il y a des endroits où la neige s’est déplacée. Il faut observer le terrain. Si on se trouve en raquettes, en alpinisme ou en ski de randonnée sur des zones un peu raides, avec une grosse couche d’accumulation, il peut potentiellement y avoir des avalanches »
Connaître la météo de son secteur
Il est important de bien connaître la météo du lieu où l’on se rend : « Il faut se renseigner sur la météo qu’on va rencontrer et pas qu'il fait chez soi. Bien souvent, les gens regardent la météo du lieu où ils habitent, arrivent en montagne et se rendent compte qu’il y a énormément de vent ou qu’il fait très froid. Il faut donc se renseigner sur la météo sur le secteur qu’on vise, par Météo France. Il ne faut pas hésiter à appeler au PGHM ou le poste des pisteurs à la station. Il faut appeler les acteurs locaux pour avoir des informations fiables et fraîches ».
Ne pas se mettre en danger
Le gendarme rappelle : « Pour le ski alpin ou de randonnée, on préconise de s’échauffer car cela évite bien des blessures. On voit qu’il y a une grosse population de nouveaux pratiquants du ski de randonnée, qui ne sont pas des sportifs ou des personnes rôdées aux pratiques de la montagne. Ils remontent les pistes, ce qui est totalement interdit, et bien souvent en plein milieu des pistes. Ce sont des novices, des gens qui n’ont pas la forme physique et qui peuvent se mettre en danger au niveau santé. Ils peuvent mettre aussi en danger les autres par leur méconnaissance ». Par exemple, au Mont-Dore, un arrêté municipal interdit la pratique du ski de randonnée en remontée de piste.
Ne pas partir seul
Il est recommandé de ne pas s’aventurer seul en raquettes ou en skis : « En ski alpin, généralement les gens sont bien canalisés sur les pistes. Il y a assez peu de risques. Le risque va porter sur un ligament au genou, une épaule ou un bras. Pour ce qui est de la randonnée en raquettes ou en skis, on conseille aux personnes de ne pas partir seules ou de prévenir des proches. Il faut donner un itinéraire aux proches, le suivre et fixer une barrière horaire. C’est primordial ».
Etre vigilant en hors-piste
L’adjudant Moineau conseille : « Pour le ski hors-piste, il faut être vigilant aux conditions climatiques, aux conditions de neige des jours voire des semaines précédentes pour connaître l’état du manteau neigeux. En ce moment, le manteau neigeux naturel n’est pas épais. Il y a très peu de neige hors-piste. Dans une saison normale, où l’enneigement est correct, il faut veiller aux conditions de vent et de neige, regarder les températures et demander conseil aux locaux ».
Il est aussi conseillé de bien prendre son téléphone portable sur soi et de prévoir une batterie de secours.
