À quelques jours du Salon du Tatouage de Clermont-Ferrand, qui se tiendra les 16 et 17 novembre, des artistes locaux partagent les tendances du moment qui marquent la scène du tatouage aujourd’hui.
Le monde du tatouage a aussi ses propres tendances. Alors que la capitale auvergnate se prépare à accueillir le grand rendez-vous des passionnés d'encre noire, le milieu voit émerger de nouvelles modes : réalisme, blackwork, minimalisme et ou encore tatouage floral s’invitent sur la peau des Auvergnats. Quentin Roumier, gérant du salon Eight Industry Tattoo depuis plus de six ans, et Thomas Carli Jarlier, tatoueur réputé au-delà des frontières pour sa maîtrise du réalisme noir et gris, livrent un aperçu des styles qui font vibrer leurs aiguilles en ce moment.
Le réalisme : un style indétrônable
Dans les salons de tatouage, le réalisme reste une valeur sûre, avec une technique de plus en plus affinée. Thomas Carli Jarlier, expert dans cette discipline, explique : « Le réalisme, c’est l’art de recréer des images avec une fidélité presque photographique, une précision inouïe. Bien que ce style ait toujours été présent, il se transforme, évolue, et se diversifie ». On n'est plus aux simples photos de Johnny Hallyday ou autre portrait d'idole de notre enfance désormais, il faut du vécu, du sentiment, une ambiance digne d’un film noir. Le tatoueur précise : « Les gens ne me demandent plus uniquement des visages ou des personnages ; ils veulent que le tatouage raconte une histoire ou crée une atmosphère. On me demande de recréer un paysage ou une nature morte rappelant des tableaux anciens », explique Thomas Carli Jarlier.
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Le floral et l’ornemental : des motifs délicats plébiscités
Quentin Roumier constate aussi un engouement marqué pour les motifs floraux, en particulier parmi la clientèle féminine. Un style très populaire dans les années 2000 et qui n'a jamais vraiment fané. « C’est une tendance qui ne fait que s’accentuer. Le floral est un choix esthétique et symbolique pour les clients, tout en gardant une touche de finesse », explique-t-il. Pour Thomas Carli Jarlier, les motifs ornementaux, inspirés de mandalas ou de figures géométriques, sont également de plus en plus demandés. « L’ornemental attire beaucoup et propose un bel équilibre entre détail et symétrie. Mais il est vrai que chaque client choisit avant tout un style personnel qui résonne avec ses goûts », ajoute-t-il.
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Le retour des classiques : tribal et blackwork
Les modes dans le monde du tatouage, comme dans celui de la mode vestimentaire, tendent à suivre des cycles. Quentin Roumier et Thomas Carli Jarlier s’accordent pour constater un retour surprenant du tribal, popularisé dans les années 90. Mais loin des motifs classiques, la tendance actuelle le revisite sous la forme du blackwork. « C’est un style qui se distingue par l’usage exclusif de l’encre noire, où l’on va tatouer des zones entières, comme les bras, en noir uni », détaille Thomas Carli Jarlier. Plus sobre et moderne, ce style revisite le tribal de façon graphique, tout en respectant son aspect symbolique.
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Minimalisme et microréalisme : l’art de la précision extrême
Le minimalisme, prisé pour sa discrétion et sa délicatesse, connaît un succès croissant auprès des amateurs de tatouages subtils. « Le microréalisme, c’est l’art de concentrer de nombreux détails dans une petite surface. Peu de tatoueurs en France maîtrisent parfaitement cette technique, qui demande une précision incroyable et un œil aiguisé », explique Quentin Roumier. Ce style, arrivé de Corée du Sud où il est devenu très populaire, fait de plus en plus d’adeptes en France, et pourrait bien être l’une des attractions du salon de cette année.
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Les réseaux sociaux, un catalyseur de tendances
Les réseaux sociaux jouent un rôle majeur dans l’inspiration des clients. Pour Thomas Carli Jarlier, ces plateformes sont devenues des catalogues numériques : « Beaucoup de clients viennent avec des images vues sur Instagram ou Pinterest. Les réseaux influencent les tendances, même si, pour l’instant, aucun style n’a explosé spécifiquement grâce à eux », observe-t-il. Quentin Roumier, pour sa part, reste attaché à une approche personnalisée : « Chez nous, chaque dessin est retravaillé pour que le client reparte avec une pièce unique, adaptée à ses goûts et à son histoire », affirme-t-il.
Que vous soyez adepte du floral, du réalisme ou du minimalisme, le Salon du Tatouage à Clermont-Ferrand qui aura lieu le 16 et 17 novembre sera l’occasion idéale pour découvrir tout un éventail de styles.