Témoignage. “La vie comme un balayage” : le récit poignant du combat d’un judoka contre la maladie

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Publié le Écrit par Catherine Lopes

Le judo lui a sauvé la vie. Nicolas Sigaud, un Auvergnat de 52 ans, revient de loin. Il a affronté deux cancers. Cela ne l’a pas empêché de tutoyer les sommets du judo. Il a même participé comme sélectionneur aux JO de Tokyo en 2021. Ce ceinture noire 6e dan raconte avec émotion son parcours exceptionnel.

Alors que les JO de Paris 2024 battent leur plein, derrière son écran de télévision, Nicolas ne raterait pour rien au monde les épreuves de judo. Âgé de 52 ans, cet Auvergnat est un judoka de haut niveau que la vie n’a pas ménagé. C’est ce qu’il raconte dans un récit autobiographique “La vie comme un balayage”, paru aux éditions Vérone.

"La première chute"

Tout petit, il découvre le judo et c’est alors une révélation. Nicolas raconte : “Tout m'a inspiré : le dojo, le rôle du professeur, cet art martial, cet art traditionnel avec son code moral, son code d'honneur. Pour moi, c'était très inspirant”. Il poursuit en parallèle des études de droit. Mais en 1994, alors qu’il n’a que 22 ans, tout s’arrête. Les médecins lui diagnostiquent un lymphome, un cancer très agressif.  “C’est ma première chute”, confie-t-il. Il combat la maladie : “La rencontre avec ma femme et le judo m’ont permis de tenir. Elle a été mon pilier. Puis le fait de pouvoir remettre mon kimono, de pouvoir remonter sur les tatamis m’a encouragé”.

Le rêve olympique

Avec Nicolas, la résilience n’est pas un vain mot. Il s’accroche à la vie et au judo. Ce sport le mène loin dans la compétition mais l’heure est venue pour lui de la transmission. Il décroche son diplôme d’entraîneur, option performance sportive, et devient par la suite sélectionneur national du Bénin. Le judoka souligne : “Quand j'étais à l'école, la maîtresse nous avait demandé ce que l'on voulait faire plus tard. Naïvement, j'ai répondu que je voulais participer aux Jeux olympiques. Finalement, même si mon parcours de compétiteur s'est arrêté suite à différentes épreuves, j'ai eu cette opportunité exceptionnelle, extraordinaire, de pouvoir vivre les Jeux olympiques”. En effet, pendant quatre ans, il a préparé les JO avec Celtus Dossou-Yovo, un athlète béninois, et il est allé avec lui à Tokyo en 2021. Il a vécu son rêve olympique durant 12 jours : “La cérémonie d’ouverture, le village olympique, tous les champions réunis au même endroit c'est un peu Hollywood ! Le rêve ! “ insiste-t-il. Nicolas ne manquera pas de réaliser des selfies avec Armand Dupantis, recordman du monde de saut à la perche, ou avec le tennisman grec Stefanos Tsitsipas. Nicolas est sur un petit nuage.

La rechute vécue comme une injustice

Mais en 2023, nouveau coup du sort : on lui annonce une tumeur. Encore une fois, il tombe mais se relève, comme au judo. Le sportif de haut niveau rappelle : “Le samouraï est celui qui se relève. C’est ce qu’on apprend à nos compétiteurs. Une fois de plus, je me suis relevé après cette nouvelle injustice”. Nicolas force le respect. Le judo est le fil conducteur de sa vie. Il a été cadre technique à la fédération française de judo pendant une dizaine d’années. Aujourd’hui, il est éducateur territorial à la municipalité d’Aubière, près de Clermont-Ferrand. 

Des "hommes majuscules"

Désormais marié et père de deux enfants, il a fait le choix de l’écriture comme une thérapie. Lui qui est ceinture noire 6e dan rend ainsi hommage aux “hommes majuscules” rencontrés : “Il y a eu la rencontre avec mon professeur de judo, avec ma femme, avec mes enfants qui sont adoptés. Mais aussi les professeurs de médecine qui m'ont soigné et les infirmières”. Il ne manque pas de les saluer dans un récit poignant et sincère. Il évoque aussi sa rencontre avec le champion Larbi Benboudaoud, qui a même préfacé son livre et avec Jean-Marie Soubira. Ce dernier, joueur de rugby de Brive et champion d’Europe en 1997, l’a aidé dans son combat contre la maladie : “Il est mon frère de maladie. Je ne faisais plus que 55 kilos. J'étais vraiment très mal. Jean-Marie est venu à la maison et ça a été une connexion assez exceptionnelle. On est resté très amis. Son jeu est fait de passes et là il m'a transmis l'espoir, il m'a fait une belle passe”. Celui que l’on surnomme “La Ronce” a donc combattu la maladie grâce à de belles rencontres et grâce à l’amour du sport.

Demain, il encouragera Teddy Riner et Romane Dicko sur les tatamis de Paris 2024. Lui à qui la vie a réalisé des balayages, guettera les plus beaux gestes techniques des judokas.
 

 Retrouvez toutes les épreuves en direct ou en replay sur le site ou l'application france.tv 

 

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