Les cabanes en pierres sèches étaient autrefois incontournables dans les hauteurs de Clermont-Ferrand. Une association de passionnés en a reconstruit une pour transmettre leur histoire.
Ce petit igloo en pierres de lave volcanique est la reconstruction d’une cabane traditionnelle de hauts de Chanturgue, à Clermont-Ferrand. Il a fallu 15 à 20 mètres cubes de pierres sèches, et une quarantaine de jours de travail à ces muraillers professionnels pour réaliser cet ouvrage. Pour eux, c'est presque un jeu d’enfant.
Ce mardi 2 avril, Manuel Duveau, murailler, explique comment faire : "Il faut qu'il y ait toujours deux pierres côte à côte du même niveau pour qu'une troisième pierre par-dessus croise les joints. (...) Les pierres doivent toujours être plus épaisses devant que derrière, pour que le poids penche vers l'intérieur, et toute pierre posée doit être calée. Si vous respectez ces règles vous savez faire cabane en pierre sèche !"
Plus d'une soixantaine de cabanes au 18ème siècle
Au 18 et 19ème siècle, il y avait "plus d’une soixantaine de cabanes de ce type" sur les Hauts de Clermont, explique Philippe Gras, membre de l'Association de sauvegarde des côtes de Clermont-Chanturgue (Ascot). "Les paysans les construisaient pour mettre à l'abri leurs affaires, il y avait des pasteurs avec des moutons, des vignerons, et puis des cultures de toutes sortes", détaille-t-il.
À l’image des vestiges gallo-romains mis au jour au début des années 60 sur le plateau, cette cabane traditionnelle en pierres sèches témoigne d’une histoire riche et méconnue d’un site archéologique et naturel remarquable aux portes de la métropole.
"La cabane a été construite à proximité d'un sentier de randonnée, pour transmettre l'histoire de ce type de constructions", explique Jean-Louis Amblard, également membre de l'Ascot. Prochain chantier de l'association : tenter de relancer les fouilles archéologiques sur les Hauts de Clermont.