Alors que la campagne de vaccination contre le COVID 19 démarre jeudi 7 janvier à Clermont-Ferrand, le maire (PS) et président de la métropole Olivier Bianchi tend la main à l’Etat. Il propose de mettre à disposition des infrastructures pour accueillir des vaccinodromes.
Mardi 5 janvier, en relayant sur Twitter un communiqué de France urbaine, l'Association des métropoles, communautés urbaines, d’agglomération et grandes villes françaises, le maire (PS) de Clermont-Ferrand a rappelé qu’il était disponible à prêter main forte à l’Etat pour la campagne de vaccination contre le COVID 19. Olivier Bianchi indique : « Avec mes collègues maires de grandes villes, présidents de métropoles, nous avons décidé de rappeler à l’Etat que nous étions une ressource s’il voulait réussir l’accélération de la campagne de vaccination, notamment la vaccination de masse, qui va devoir s’organiser en mars-avril. Nous sommes disponibles et nous sommes en capacité d’être un atout sur lequel il peut s’appuyer ».
À Clermont comme dans les autres villes, nous sommes prêts à participer aux campagnes de vaccination pour intensifier la lutte contre l’épidémie aux côtés de l’Etat.
— Olivier BIANCHI (@olivierbianchi1) January 5, 2021
L’urgence est là, agissons collectivement. https://t.co/s3JmDyZoYw
Deux possibilités
Concrètement, une première esquisse de dispositif se profile. Olivier Bianchi détaille : « Si nous devions nous organiser de cette façon, sur ce qu’on appelle des vaccinodromes, nous sommes prêts à mettre à disposition de l’ARS un dispositif. Il y a deux scénarios : soit un seul grand vaccinodrome concentré à la Maison des sports, soit 3 centres répartis au nord, au sud et au centre de la métropole. Ca pourrait être des gymnases. On pourrait être prêts pour mettre à disposition cette organisation. Il est évident qu’il y aura du personnel municipal pour réguler les flux, faire l’accueil ».
Les Français découvrent ébahis que l’Etat est un Etat croupion
Le gouvernement de Jean Castex a parfois été qualifié d’amateur afin d’évoquer les débuts timides de la campagne de vaccination. Une polémique à laquelle Olivier Bianchi ne veut pas prendre part. Le maire socialiste indique : « Depuis le début j’essaie le plus possible de ne pas polémiquer. Je n’ai pas tous les éléments. Je ne sais pas quelle est la nature des informations de l’Etat pour organiser les choses de cette façon-là. Par ailleurs, je pense que c’est plus général que l’actualité. Nous avons avec la stratégie d'un fonctionnaire sur deux, depuis Nicolas Sarkozy, mais couvert par tous les gouvernements successifs et la RGPP (NDLR. révision générale des politiques publiques), nous nous rendons compte que nous n’avons plus de fonctionnaires. Les Français découvrent ébahis que l’Etat est un Etat croupion. Pour tous ceux qui demandent toujours des économies de fonctionnement dans les collectivités, quand on appliquera les mêmes règles, on aura le même résultat, c’est-à-dire dans 20 ans des collectivités croupion. Si aux côtés de l’Etat, on peut donner des moyens, c’est parce que les collectivités ont continué à faire prélever des impôts. Je ne vais pas faire le procès à un seul ministre, notamment Olivier Véran, d’une responsabilité que je considère comme collective, y compris des mouvements politiques auxquels j’ai appartenu ou j’appartiens ».
Un travail d'équipe
Il ajoute : « Nous sommes dans une démocratie d’opinion et je pense qu’une partie de la doctrine qui a fondé cette prudence est produite par l’extrême attention aux opposants au vaccin. A force de donner trop d’importances à des minorités hurlantes, on en oublie la majorité prête à être responsable en matière de santé ». Olivier Bianchi précise : « Pour que tout cela se passe bien, nous avons besoin de concertation et de travail en commun. Il faut qu’au niveau départemental, métropolitain, avec les services des ARS et de la préfecture, nous puissions travailler. C’est pourquoi je redis ma grande disponibilité pour travailler avec mes services. Peu importe la polémique, l’intérêt général commande, pour que nous protégions le plus rapidement possible les Français de cette pandémie ».
Je ne mégote pas avec qui je dois travailler
Laurent Wauquiez, président (LR) du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, a également proposé les moyens de la Région pour la campagne de vaccination. Pour le maire socialiste de la capitale auvergnate, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues : « Quand il a souhaité que la Ville de Clermont-Ferrand puisse mettre à disposition la place de Jaude pour les tests, nous l’avons fait. Je travaille avec tout le monde. Quand il s’agit de la santé des Français et des Clermontois, puisque c’est ce qui relève de ma responsabilité, je ne mégote pas avec qui je dois travailler ». La Ville de Clermont-Ferrand et Clermont Auvergne Métropole constituent de gros employeurs. Olivier Bianchi recommande la vaccination, sans inciter le personnel à le faire : « La règle est la liberté. Je ne forcerai personne. En tant que citoyen, je suis vacciné depuis que je suis petit, je me ferai vacciner à cette occasion et j’espère que tout le monde se fera vacciner. Je trouve que beaucoup de gens se posent des questions sur la composition du vaccin et ne se sont pas posé autant de questions pour prendre du Viagra ». Avec la perspective d’une vaccination de masse, le président de Clermont Auvergne Métropole espère avant tout que ses administrés pourront savourer les plaisirs d’une vie sociale et culturelle retrouvée.