A partir de ce samedi 1er mai, la vaccination contre le COVID 19 est élargie à toutes les personnes obèses de plus de 18 ans. Une décision bien accueillie par une association de patients obèses de Clermont-Ferrand.
La vaccination contre le COVID 19 sera étendue "à compter du 1er mai" à toutes les personnes de plus de 18 ans "qui ont une surcharge pondérale sérieuse", soit "un indice de masse corporelle supérieur à 30", a annoncé Emmanuel Macron dans un entretien à la presse régionale rendu public jeudi 29 avril. "J'invite les 2,3 millions de Français concernés à se rendre dans les centres de vaccination dès ce week-end", poursuit le chef de l'État.
On sait que les personnes obèses sont des personnes à risque
Cette décision réjouit Sandrine Gonnet, cofondatrice de « Vivre en faim », une association de rencontre et de soutien de patients souffrant d’obésité. Elle explique : « C’est une bonne nouvelle. On sait que les personnes obèses sont des personnes à risque à cause de leur morphologie. Dans les réanimations, quand le patient est en bout de course par rapport à son oxygénation, les patients sont mis sur le ventre. Je vous laisse imaginer quand vous faîtes 170 kg, que vous avez un gros abdomen, et qu’on vous installe sur le ventre. De plus, l’obésité est aussi un problème d’inflammation et vous rajoutez des problèmes par rapport aux poumons. Cela multiplie les risques. Quand vous faîtes 170 kg et que vous êtes couché sur le dos, forcément vos poumons sont appuyés par la graisse et c’est un facteur aggravant de la maladie COVID. La vaccination est forcément un plus pour arriver à se sortir de ce calvaire ».
Un patient refoulé
Sandrine Gonnet n’a pas compris pourquoi cette décision n’a pas été prise plus tôt. Elle raconte la mésaventure vécue par le président de son association : « Il avait été dit il y a quelques temps qu’on ouvrirait peut-être la vaccination aux personnes obèses. Le président de notre association a eu un courrier de la part de son généraliste pour lui dire qu’il était éligible à la vaccination. Il s’est présenté dans un centre de vaccination avec ce courrier et il a reçu une fin de non-recevoir car il ne rentrait pas dans les critères. Il n’a pas été vacciné ».
Des adhérents en colère
Basée à Clermont-Ferrand, l’association « Vivre en faim » compte une quinzaine d’adhérents. Ces mois de crise sanitaire ont été difficilement vécus pour la plupart d’entre eux. Sandrine Gonnet souligne : « Ces derniers mois, nous étions tous stressés. Mais je ne saurai pas dire si nous étions plus angoissés par l’obésité que les autres personnes. La colère est montée quand on nous a dit qu’en tant qu’obèses on est malade, que c’est un facteur de comorbidité, mais qu’on ne nous vaccinait pas. Cela nous a mis en colère ». Elle ajoute : « Le problème de l’obésité est que cela génère d’autres soucis, cardiaques, diabète. On a la maladie obésité et il y a des personnes qui n’ont pas de comorbidités. Mais la plupart d’entre nous ont des comorbidités associées. Cela double nos risques ». Afin de savoir si l’on est éligible à la vaccination pour cause d’obésité, il faut calculer son IMC. Seules les personnes dont l’indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 30 sont concernées. Pour cela, la méthode est la même pour les femmes et les hommes adultes. Il faut diviser son poids, en kilogrammes, par le carré de sa taille, en mètres.