Variole du singe : au CHU de Clermont-Ferrand, "On s'attend, avec la rentrée, à avoir des cas"

Si aucun cas grave de variole du singe n’a, pour l’heure, été répertorié en Auvergne, les services de soin sont sur leurs gardes à l’approche de la rentrée. Cet été, près de 400 personnes ont été vaccinées.

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La vaccination contre la variole du singe fonctionne bien à Clermont-Ferrand et plus globalement en Auvergne. Si les patients sont volontaires et les personnes à risque entendent les messages de prévention, cela n’empêche pas la maladie de se diffuser, même si dans le secteur, cela reste modéré : “En Auvergne et à Clermont Ferrand, on a quelques patients par jour qui se présentent et on a à peu près 50% de positifs. On compte plutôt en dizaines qu'en centaines aujourd'hui à Clermont-Ferrand. On s'attend, avec la rentrée, à avoir des cas”, indique le docteur Christine Jacomet, infectiologue au service des maladies tropicales et infectieuses au CHU de Clermont-Ferrand. Selon elle, les cas recensés ne présentent pas de complications : "Ce sont des patients qui arrivent avec des lésions, macules, papules ou déjà vésicules, au niveau du visage ou au niveau de l'organe génital. Aucune n'a été grave et n’a nécessité une hospitalisation.” La majorité de ces personnes sont considérées comme à risque : 

  • Les hommes multipartenaires ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples ; 
  • Les travailleurs-ses du sexe ; 
  • Les professionnels des lieux de consommation sexuelle, quel que soit le statut de ces lieux. 

 

Pas de "cluster" à Clermont-Ferrand

Pour elle cependant, Clermont-Ferrand n’est pas un lieu où les gens contractent beaucoup la maladie : “Les personnes venues au mois de juillet et au mois d'août étaient surtout des patients en vacances à Clermont qui présentaient des symptômes au cours de leur voyage, avant de repartir. Il y a aussi quelques personnes de Clermont qui ont attrapé la variole du singe mais on n’a pas l'impression qu'il y ait un cluster à Clermont-Ferrand.” Pour accueillir ces cas positifs, un parcours patient a été mis en place : “On collabore beaucoup avec les urgences pour leur donner des techniques rapides permettant de nous envoyer les personnes pour qu'on fasse les prélèvements nécessaires mais également pour les isoler au mieux. Il y a effectivement une mobilisation des acteurs, depuis la prise en charge à l'extérieur jusqu'à notre service. Il y a les urgences principalement mais d’autres services aussi. Les patients nous arrivent via la pharmacologie, via la proctologie, via la gynécologie...” 

2 types de vaccination

Pour traiter le problème en amont, le CHU partage le travail avec le dispensaire Emile Roux de Clermont-Ferrand : “Il y a une stratégie prévention loin de l'hôpital et un traitement précoce post-exposition à l'hôpital”, explique le docteur Jacomet. Elle détaille : “Il y a 2 types de vaccination : il y a la vaccination préventive, c'est une personne qui n'a pas été en contact, mais qui pourrait l'être et qui veut anticiper. Cette vaccination est disponible dans les centres de dépistage et de diagnostic et pas à l'hôpital. Il y en a à Clermont mais aussi à Moulins, à Montluçon, Aurillac... Ils ont reçu à peu près 200 à 250 patients à Clermont, une centaine dans l’Allier et un peu moins en Haute-Loire et dans le Cantal. Ensuite, il y a la vaccination post-exposition, donc c'est quelqu'un qui a été en contact avec une personne qui s'avère contaminée et veut être vaccinée dans les jours qui viennent. Cela se fait au CHU, non seulement on engagera la vaccination mais on fera un examen clinique soigneux pour rechercher d'éventuels signes de la maladie déjà présents chez le patient.” 

Voici les sites de vaccination en Auvergne : 

  • Allier : centre hospitalier de Montluçon et centre hospitalier de Moulins-Yzeure 
  • Cantal : centre hospitalier Henri Mondor d’Aurillac 
  • Haute-Loire : centre hospitalier de Brioude (à compter du 9 septembre) 
  • Puy-de-Dôme : dispensaire Emile Roux à Clermont-Ferrand 

Des patients favorables à la vaccination

Et la prévention fonctionne : les personnes à risque se déplacent pour recevoir le vaccin. " On a quand même une mobilisation pour la vaccination. En Auvergne, on a plus de 400 personnes vaccinées pendant l'été, c'est quand même pas mal. Tous les sites se sont mobilisés pour offrir des vaccins. Je pense que les personnes les plus à risque savent qu'il faut se faire vacciner. On s'attend peut-être à un nombre de cas important à la rentrée, mais vu le nombre de personnes qui acceptent la vaccination, il n’y aura peut-être pas une épidémie de grande ampleur dans la ville.” Cet engouement a cependant quelques inconvénients et notamment des délais pour avoir un rendez-vous qui se rallongent, indique le docteur Jacomet : "Jusqu'à présent, il n’y avait pas beaucoup d'attente avant d'avoir un rendez-vous. Aujourd'hui un peu plus, mais ce n’est pas qu’une question de vaccins, je pense qu'ils sont disponibles. C'est une question aussi de ressources humaines. Je crois qu'il y a 15 jours de délai pour pouvoir avoir un vaccin.” 

Des gestes de prévention à adopter

En attendant de pouvoir bénéficier d’un rendez-vous, elle invite les personnes potentiellement exposées à redoubler de vigilance pour se protéger : “On parle de la prévention médicalisée, c’est-à-dire du vaccin, il y a aussi une prévention qu'on pourrait dire sociale : on évite de prendre trop de risques en ce moment, en sachant qu'il y a une pathologie, dans certaines communautés, qui émerge. Il y a aussi une prévention civique, ne pas multiplier les échanges avec des personnes inconnues si on peut l'éviter, par exemple.” Le vaccin est efficace 15 jours après l’administration et offre une couverture à 80%. 

 

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