Grippe, bronchiolite, les virus hivernaux sont de sortie. Et si vous portiez un masque dès les premiers symptômes ? Cet accessoire si utile pendant l’épidémie de COVID semble rentrer dans les mœurs chez certains Français.
C’était notre meilleur ami pour lutter contre l’épidémie de COVID. Jusqu’en mars 2022, tout le monde ou presque portait le masque. Aujourd’hui, chez certains, cet accessoire fait son grand retour. "Je ne pense pas qu’on a abandonné trop tôt le port du masque". explique le Dr Olivier Baud, infectiologue et hygiéniste au CHU de Clermont-Ferrand. "Maintenant, il faut s’adapter. On peut toujours dire trop tôt ou trop tard mais je pense que chaque fois qu’on a besoin de le porter, il est important de le faire. Mais on ne pourra pas tout éviter. On ne peut pas non plus le porter en permanence".
La nécessité du port du masque
Selon lui, il y a encore un intérêt à porter le masque : « C’est quelque chose qui n’est pas nouveau pour nous et qui a précédé l’épidémie de COVID : le port du masque en période épidémique de grippe est quelque chose qui est ancien dans les hôpitaux. Cela date de 2016 environ et cela a été écrit de manière très officielle. A chaque fois que quelqu’un a des symptômes respiratoires, il doit porter un masque dans les établissements de santé. Il peut être demandé à être porté par des personnes qui ont des symptômes respiratoires lorsqu’ils viennent pour des soins, en libéral ou dans les établissements. Le renforcer en période épidémique est vraiment important. La couverture vaccinale des virus pour lesquels il y a des vaccins n’est pas optimale. On a un certain nombre de virus hivernaux qui circulent et pour lesquels on n’a pas d’immunité ».
Eviter les virus
Le masque permet de se protéger de toute une ribambelle de virus : « Il y a le virus respiratoire syncytial (VRS) qui donne la bronchiolite. Il y a d’autres virus dont on n’entend pas tellement parler, comme le metapneumovirus, les rhinovirus, les coronavirus qui ne sont pas des COVID 19. Une méthode pour éviter la dissémination en famille ou en collectivité ou dans les établissements de santé est le port du masque ». Pour autant, doit-on porter un masque au bureau ou en famille en cas de rhume par exemple ? Le médecin répond : « Cela ne me paraît pas aberrant. C’est contraignant mais on s’aperçoit de plus en plus que dans les heures ou jours qui précèdent les premiers symptômes, on commence à transmettre du virus. Le masque n’est pas une arme absolue, il n’y aura pas zéro circulation virale mais c’est quelque chose qui est accessible et faisable. En famille, chacun verra s’il peut le faire : il est dur de se dire qu’on rentre à la maison, qu’on porte le masque car on ne veut pas transmettre le virus à sa famille. Mais si dans son foyer, on a une personne âgée ou fragile, un nouveau-né, il n’est pas aberrant de se dire qu’on se protège en portant un masque. Je ne suis pas un fanatique du masque à la maison mais dans certaines circonstances et vis-à-vis de personnes fragiles, je pense que c’est largement utile ».
L'importance des gestes barrière
Plus globalement, il est encore utile d’appliquer les gestes barrière. Le Dr Olivier Baud souligne : « Les gestes barrière sont une expression qui est rentrée dans la vie courante. On entend par cela trois choses : avoir une hygiène des mains, garder des distances, porter le masque ». Le médecin n’est plus étonné de voir des personnes arborer un masque, comme on peut en voir dans les pays asiatiques : « J’ai l’impression que c’est en train de devenir une habitude. A l’extérieur, on croise régulièrement des gens qui portent un masque, comme dans le train. Cela ne choque plus. Il n’y a peut-être pas la dimension des pays asiatiques. Ils le portent aussi à cause de la pollution. Il faut faire la part des choses. Maintenant si on voit des gens avec un masque dans la rue c’est peut-être qu’ils ne veulent pas contaminer les autres et c’est bien ».
Bien porter le masque
Finalement, le masque est sans doute l’un des enseignements de l’épidémie de COVID. Le Dr Olivier Baud rappelle : « Il y a beaucoup de leçons à tirer du COVID. Le masque en est peut-être une. J’y associerais l’hygiène des mains. Il y a un certain nombre de maladies que l’on pourrait éviter comme cela ». Le médecin insiste : « Tant qu’à porter un masque, autant le porter correctement. On voit trop de personnes, y compris dans le milieu hospitalier, qui ont un masque sous le nez. C’est dommage ». Il est toujours utile de rappeler que le masque se porte du nez au menton.