Attention, maison fragile. A Cournon et au Cendre, dans le Puy-de-Dôme, deux cents propriétaires ne peuvent que constater les dégâts: de multiples fissures sur leur maison qui seraient dûes aux sécheresses répétées sur un sol argileux. Tous attendent une déclaration de catastrophe naturelle.
Annie habite à Cournon d'Auvergne, et elle est l'une des nombreuses propriétaires victime de la sécheresse. Lorsqu'elle veut rentrer chez elle, ce n'est pas si simple, un tour de clef ne suffit pas. Il faut encore forcer sur la porte pour qu'elle accepte de céder. Idem sur les fenêtres, devenues difficiles à ouvrir.
Sa maison, elle l'a achetée en 2014. et depuis cet été, elle est fissurée de toutes parts. Aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur. "L'expert est venu, a chiffré les dégâts... Je n'ose même pas dire le prix, c'est presque le prix de la maison !" avour-t-elle. "On ne peut pas faire de travaux avec des prix comme ça ! On est obligé d'attendre que les assurances actionnent et fassent quelque chose pour nous..."
Annie est loin d'être un cas isolé. Ici, à Cournon et au Cendre, des dizaines d'habitants ont vu apparaître des fissures dans leur mur. Bâties sur un sol très argileux, les fondations de ces maisons ont souffert de la sécheresse de l'été 2015. Les familles sinistrées, réunies en association, attendent aujourd'hui une reconnaissance de catastrophe naturelle. Avec l'espoir d'être indemnisées par les assurances habitations.
"Le plus gros problème est pour les personnes âgées, qui ne savent pas trop comment se débrouiller et quels papiers elles doivent faire", confie Marie-Thérèse Bichon, présidente de l'association Catnat. "Donc nous, on fait le maximum pour les assister."
Mais l'affaire est mal engagée. Dans un récent courrier, la préfecture du Puy-De-Dôme évoque un rapport de météo France. Rapport précisant que 2015 est "parmi les deux années les plus faibles en terme de sécheresse depuis 2009".
Si l'arrêté ministériel est défavorable, le maire de Cournon fera appel de cette décision au tribunal administratif. D'ici là, vu l'urbanisation du secteur, de nouvelles fissures pourraient bien faire leur apparition...