COVID 19 : des artisans du Puy-de-Dôme posent nus pour défendre leurs entreprises

« Quitte à être mis à poil par le COVID, autant le faire moi-même » : le slogan a été repris par plus d’une centaine d’artisans de France. Dans le Puy-de-Dôme, plusieurs d’entre eux se sont joints à l’initiative. Ils craignent que ce confinement ne signe la fin de leurs entreprises.

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Avec le confinement, de nombreux artisans ont dû cesser leur activité et craignent pour la pérennité de leur entreprise. A l’initiative d’un studio de photographie indépendant, des artisans ont décidé de se photographier nus, dissimulés par une pancarte indiquant : « Quitte à être mis à poil par le COVID, autant le faire moi-même ». Dans le Puy-de-Dôme, la photographe professionnelle Marion Pinel a participé à l’initiative : « Je conçois qu’on limite notre activité et qu’il faille participer à l’effort collectif mais je pense que dans certaines circonstances on devrait pouvoir travailler. C’est vraiment un coup de gueule pour montrer au gouvernement qu’on est en difficulté et pour dire aux clients de ne pas nous oublier. »

Plus de 150 artisans déjà à nu

Marion Pinel est spécialisée dans les photos familiales et notamment les photos de grossesse et les naissances. Pour elle, l’interdiction de pratiquer son activité est aussi bien préjudiciable à son entreprise qu’à sa clientèle : « Pour les photos d’identité par exemple, je pense qu’il y a plus de risques à aller dans un photomaton où tout le monde s’assoit au même endroit et touche les mêmes boutons que de se rendre chez un photographe professionnel en respectant les gestes barrières. Pour les photos de grossesse et de naissance, je ne peux pas dire à mes clientes de serrer les cuisses, pour parler crûment. Elles sont privées de souvenirs de ces moments importants », dénonce la photographe. Elle a partagé de nombreuses photos prises par d’autres artisans sur sa page Facebook, afin de populariser ce mouvement. Plus de 150 artisans ont déjà participé.

Tout un collectif en marche ?

Publiée par Marion Pinel photographie sur Samedi 7 novembre 2020

Des craintes pour la pérennité financière

Grâce aux partages de Marion Pinel, d’autres artisans du Puy-de-Dôme souhaitent participer à l’initiative. C’est le cas de la couturière Aurélie Lapointe, qui s’est trouvé en difficulté financière dès le premier confinement : « Je vendais mes produits dans des boutiques locales partenaires, qui ont dû fermer à cause du confinement, et sur les marchés et les foires qui sont aussi interdits. De plus, j’avais fait des stocks en prévision du marché de Noël, qui est très important pour beaucoup d’artisans. Je me retrouve avec beaucoup de stock que je ne pourrais pas écouler. Ce qui me sauve, ce sont les masques. Sans ça, mon chiffre d’affaires représenterait environ 50 euros par mois », déplore Aurélie Lapointe. Elle connait déjà des difficultés pour régler certaines charges et a dû repousser les paiements.

" On a littéralement l’impression qu’on veut nous mettre à poil "

Pour ces deux entrepreneuses, le plus important est d’attirer l’attention sur leur situation : « Ca a un côté artistique qui interpelle plus qu’une manifestation. On veut être plus écoutés, mieux accompagnés. Je pense que les mesures prises sont trop générales et ne correspondent pas à la diversité de l’artisanat, il faudrait plus de cas par cas », explique Aurélie Lapointe. Si l’intérêt pour les artisans de proximité a augmenté au niveau de la clientèle dès le premier confinement, l’accompagnement financier de l’Etat n’est, selon elle, pas adapté : « On ne nous aide pas suffisamment dans cette crise.  On a littéralement l’impression qu’on veut nous mettre à poil. »
 
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