Alors que les fortes chaleurs incitent les vacanciers à la baignade, EDF sensibilise aux risques de noyade lors de brusques lâchers d'eau aux abords des centrales hydro-électriques. Dans le Puy-de-Dôme, les hydro-guides parcourent les berges de la Sioule pour prévenir les baigneurs et autres usagers de la rivière des bonnes pratiques à avoir.
Sur les berges de la Sioule, une famille de vacanciers profite du bruit de la rivière. Alors qu’ils s’apprêtaient à faire une sieste, Clémentine Inez, hydro-guide, les aborde pour leur donner quelques conseils de prévention. "Bonjour, excusez-moi de vous déranger ! Ici, le risque, c’est la montée des eaux. L’eau peut monter très rapidement dans ces secteurs-là, dû à l’exploitation des rivières".
Depuis 20 ans, EDF mène ces campagnes de sensibilisation : chaque année, à la période estivale, 160 hydro-guides comme Clémentine parcourent les bords de rivière pour sensibiliser kayakistes, pêcheurs, ou simples promeneurs.
"Le débit de la rivière est d’1 mètre cube d’eau par seconde en temps normal. Si on lâche l’eau du barrage, son débit peut être multiplié par 10 ou 20", explique Simon Zagorski, responsable EDF.
Le risque majeur, alors, est de se faire surprendre. "Si quelqu’un s’est installé sur un îlot, il peut se retrouver piégé en rivière ou sur la berge sans accès à un chemin pour sortir". Les conseils des hydro-guides sont donc essentiels à rappeler pour éviter d’être emporté par le courant, et subir des chutes, blessures, voire la noyade.
Avoir un repère fixe
Le message de Clémentine est simple mais essentiel : "Il faut avoir des repères fixes au niveau des berges, et être vigilent. Si ce repère commence à se retrouver sous l’eau, il faut regagner la berge et se mettre en sécurité, en lieu sûr". Garder un point de repère fixe au niveau des berges, permet aux usagers d’être alertés si le niveau de la rivière était amené à monter très rapidement.
Des panneaux à reconnaître
Les hydro-guides installent des panneaux à chaque nouvel accès à la rivière afin d’être sûrs que les usagers puissent être vigilents. "En voyant le panneau, le but c’est qu’ils aient le réflexe de se dire attention, il y a des aménagements hydro-électriques, avec des risques associés, je suis prudent", explique Simon Zagorski.
Mais parfois, les panneaux ne suffisent pas, d’où la présence essentielle de guides : "J'avais bien lu le panneau tout à l’heure, mais pas plus que ça. J’ai dit, ça n’arrive pas. Mais si. Si des personnes font l’effort de venir vers nous pour nous l’expliquer, c’est bien qu’il y a un danger, et qu’il peut être est partout ", réalise cette vacancière venue profiter des berges avec sa famille.
"On se dit que ça n’arrive pas qu’aux autres. La rivière, on la voit toute gentille à côté de nous, mais on oublie qu’elle peut monter".
Une application en temps réel pour la montée des eaux
Lorsqu’une usine EDF est en fonctionnement, il n’y a pas de système d’alerte ou de sirène, mais pour prévenir les riverains de la montée des eaux, EDF a lancé une application : Ma rivière et moi. En plus d’expliquer l’historique des ouvrages EDF, elle indique le niveau des rivières en temps réel. Cependant, elle ne permet pas de faire de prévisions quant à la montée des eaux. "Il faut donc être vigilent tout le temps", rappelle Clémentine Inez.
Depuis le drame du Drac en 1995, où six enfants et une accompagnatrice ont été emportés suite au lâcher des eaux d’un barrage, il n’y a plus eu de décès. Mais EDF continue ses campagnes de sensibilisation chaque année.