De nouvelles informations relatives à la disparition du petit Antoine, 6 ans, survenue en 2008 à Issoire, dans le Puy-de-Dôme, ont été transmises au juge d'instruction en charge de l'enquête, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
Un ancien codétenu du compagnon de la mère de l'enfant, Sébastien Ribière, a relaté à l'administration pénitentiaire les confidences de ce dernier autour de la disparition du garçonnet, lorsque tous deux étaient incarcérés à la prison de Nîmes, dans le Gard. L'homme a été entendu par les enquêteurs, qui avaient été informés par l'administration pénitentiaire.
Selon lui, le garçonnet aurait ingurgité, par accident, de la cocaïne qui traînait sur une table et serait mort d'une overdose. Son corps aurait été ensuite dissimulé dans les collines environnantes. L'ex-codétenu a également indiqué que Sébastien Ribière lui aurait dit qu'il avait commis le meurtre en 2011 à Marseille d'une amie dealeuse du couple qui les hébergeait, découverte dans sa baignoire dans un état de décomposition avancée.
Meurtre pour lequel lui et sa compagne et mère d'Antoine, Alexandrine Brugerolle de Fraissinette, ont été acquitté en avril 2016 par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône. Ils sont tous deux incarcérés dans l'attente de leur procès en appel. Dans l'affaire très médiatisée de la disparition d'Antoine, Alexandrine Brugerolle de Fraissinette avait affirmé que son fils avait disparu de l'appartement familial alors qu'elle et son compagnon étaient sortis dîner au restaurant, le 11 septembre 2008.
"Des confidences, pas forcément des aveux"
Le couple à la vie chaotique, partagé entre la drogue et l'errance, avait été placé en garde à vue pendant vingt-huit heures dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "enlèvement et séquestration" mais n'avait pas été mis en examen. La disparition de sacs poubelle de 100 litres achetés par la mère d'Antoine, qu'elle assurait avoir échangé contre des sacs de 30 litres, avait alors intrigué les enquêteurs.
Ces nouvelles données sont "intéressantes" mais "à prendre avec prudence et précaution", a déclaré le procureur de la République de Clermont-Ferrand Eric Maillaud, interrogé sur ces informations obtenues par ailleurs par l'AFP. "Ce sont des confidences, pas forcément des aveux. Il va y avoir un certain nombre de vérifications à faire, en s'intéressant notamment à celui qui a communiqué ces propos", a précisé à l'AFP le magistrat, qui note également "des ressemblances étonnantes" avec l'affaire Fiona, disparue en mai 2013 à Clermont-Ferrand.
Dans cette autre affaire de disparition d'enfant, la mère de la fillette Cécile Bourgeon et son ex-compagnon Berkane Makhlouf ont aussi mis en avant la thèse de l'ingurgitation de drogues pour expliquer sa mort, hypothèse rejetée par les experts.
L'avocat de Sébastien Ribière, Maître Jean-François Canis, a noté cette même ressemble au micro de France 3 Auvergne. Lui parle "d'un canular de la part d'un homme qui veut faire parler de lui et qui souhaite obtenir une réduction de peine". Il a ajouté qu'il espérait que "la justice n'accorderait aucun crédit à ces propos" sinon ce serait "se fourvoyer dans la recherche de la vérité".