Au pied du massif du Sancy, à Saint-Sauves-d’Auvergne, dans le Puy-de-Dôme, Claudine Lassalas élève des brebis, certes pour leur lait, mais surtout pour leur laine. L'agricultrice qui cherchait à vendre son exploitation, il y a encore quelques années, a décidé de développer sa production de laine.
Pendant des années, Claudine Lassalas élevait des brebis et transformait leur lait en fromage. Un jour, elle décide de vendre mais ne trouve pas de repreneurs. Elle choisit alors réorienter sa production de lait vers celle de la laine. De la laine qu'elle transforme sur son exploitation…
Claudine est à la tête d’un troupeau de 55 brebis, au cœur du parc des Volcans d’Auvergne.
« On avait beaucoup de demandes en fromage et on a cherché des repreneurs », explique Pierre, le conjoint de Claudine. Et de poursuivre, « On n’a pas trouvé de gens avec les compétences requises. On a donc préféré laisser tomber plutôt que de faire du mauvais boulot. La laine nous demande un peu de travail mais beaucoup moins. Les brebis allaitantes demandent nettement moins de travail que les brebis laitières », se félicite cet entrepreneur.
Le troupeau appartient uniquement à Claudine qui est l’exploitante agricole. Sa passion pour les ovins remonte à sa plus tendre enfance.
« Mon papa avait des moutons et depuis l’âge de 2 ans jusqu’à mon mariage, j’ai toujours vu des moutons à la maison et des brebis Ravas, ma race fétiche. C’est une race locale et la plus adaptée à la Chaîne des Puys et à nos paysages », explique Claudine. Ravas, Mérinos, Limousines, Bizets, Thônes et Marthod, Noires du Velay : des brebis dont la laine est transformée par Claudine dans son atelier, depuis un an.
Un travail artisanal et traditionnel
Une fois triée et lavée, la laine est cardée. « Cela nous permet de commencer à aérer les fibres. Il y a des laines qui sont beaucoup plus mousseuses. Elles nous servent à faire du rembourrage. D’autres laines comme la Thônes et Marthod feutrent très bien ». Vient ensuite l’étape du filage artisanal, au rouet traditionnel.
Ses brebis donnent 300 kilos de laine chaque année. Claudine la vend brute, tissée, filée, en kit -tricot ou transformée en une multitude d'objets : bonnets, écharpes, chaussons. Elle en fait même du feutre qui se transforme à son tour en bague, en cache-pot ou encore en photophore.
Des techniques retrouvées qui ont permis à l'agricultrice de créer sur sa ferme une nouvelle activité de transformation, loin des contraintes de la traite quotidienne. Elle lui rapporte aujourd'hui environ 8 000 euros par an. Claudine souhaite désormais développer l'accueil des visiteurs dans son atelier.