Elections départementales dans le Puy-de-Dôme : ce qu’il faut retenir du débat organisé par France 3 Auvergne

Un débat entre 4 candidats aux élections départementales du Puy-de-Dôme était organisé lundi 14 juin sur le plateau de France 3 Auvergne. Etaient invités : Alexandre Pourchon (PS), Jean-Marc Boyer (LR), Stéphan Force (RN) et Eric Gold (DVG). Voici ce qu’il faut retenir de ce débat.

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A l’approche des élections départementales, un débat entre 4 candidats issus de divers cantons du Puy-de-Dôme était organisé lundi 14 juin sur le plateau de France 3 Auvergne en collaboration avec le journal La Montagne et France Bleu pays d'Auvergne. Etaient invités à débattre :

  • Alexandre Pourchon, candidat d’union de la gauche (PS, EELV, Génération.s, PC PRG, Nouvelle Donne…) dans le canton de Clermont-Ferrand 1 avec Valérie Bernard.
  • Jean-Marc Boyer, sénateur et candidat de l’union des républicains et indépendants du canton d’Orcines avec Martine Bony. Face à eux, Emilie Geneste et Jacques Gimard (DVD), Nicole Lozanot et Clément Orambo (UGE) et enfin Didier Brulé et Anne-Marie Mortreux (RN).
  • Stéphan Force candidat du Rassemblement National qui se présente dans le canton de Clermont-Ferrand-1 face à Alexandre Pourchon avec Annick Platteaux. Quatre autres binômes sont candidats : Chrif Bouzid et Nathalie Roux-Dominget (DVC), Salima Alioui et Amine-Xavier Chaabane (DVD), Louis Couste et Fabienne Montel (LR) et enfin Mélanie Rehlinger et Steven Seksek (EXD).
  • Eric Gold, candidat “Divers Gauche”, selon la préfecture et sans étiquette selon ses dires et membre de la majorité du président sortant Jean-Yves Gouttebel. Il se présente dans le canton de Maringues avec Alexandra Virlogeux face à Julien Vigerolles et Lydie Claux (COM).  

Retrouvez ici l'intégralité du débat.

Dans le Puy-de-Dôme, 117 binômes, soit 234 candidats se présentent dans les 31 cantons. Le point marquant de cette élection est l’absence de Jean-Yves Gouttebel, élu depuis 1998 et président depuis 2004.

RSA et dépenses sociales

Le social est de très loin le premier poste de dépense du département avec près de 350 millions d’euros sur un budget total de 747 millions. Alexandre Pourchon (PS) a indiqué souhaiter la mise en place d’un revenu de base pour les jeunes de 18 à 25 ans : « La souffrance des jeunes, que ce soit en zone rurale ou en zone urbaine, nous a prouvé que quasiment 20 000 jeunes dans notre département vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Si on n’est pas sensible à ça, si on n’a pas l’envie de faire en sorte que demain nos jeunes puissent se nourrir autrement qu’à la banque alimentaire ou au Secours Populaire, c’est qu’on n’a pas compris grand-chose à la jeunesse. » Il souhaite mener cette expérimentation sur 1 000 jeunes et pointe du doigt Eric Gold (DVG) qui s’est abstenu lors du vote de cette mesure au Parlement.

Celui-ci rétorque : « Je me suis abstenu parce qu’on ne vote pas un titre mais un contenu. Je suis favorable à toutes les actions en faveur de la jeunesse qu’il peut y avoir. Aujourd’hui il y a des mesures ciblées qui sont nécessaires en matière de handicap, en matière de vieillesse, celles-là on les connait toutes et on les partage toutes. Il y a des actions qu’il va falloir conforter, je pense notamment au centre départemental de santé. Le maillage en matière de santé fait qu’il y a quelques zones qui sont déficitaires. Le département va salarier des médecins pour les mettre dans les zones les plus fragiles ».

A propos du volet de son programme : « RSA et bénévolat », Jean-Marc Boyer (LR) explique : « Le RSA aujourd’hui est autour de 560 euros. Nous considérons qu’un jeune qui est au RSA, qui est sans emploi, il doit avoir un objectif, une idée de ce qu’il doit faire de sa journée. On a décidé qu’en contrepartie de ce RSA, la personne aura un certain nombre d’heures de bénévolat à faire dans une collectivité, dans une association ou une entreprise de façon à garder le lien social ».

Stéphan Force (RN) évoque dans son programme les mineurs isolés étrangers : « La Cour des Comptes a estimé qu’un mineur isolé coûtait 50 000 euros par an. Actuellement on parle de 615 jeunes isolés dans le Puy-de-Dôme et qui sont logés dans des hôtels. Que vont-ils devenir ensuite, déjà qu’il n’y a pas assez de travail pour les Français ? Ces personnes, il faut les renvoyer d’où elles viennent. » Des propos qu’Alexandre Pourchon (PS) qualifie d’ « indignes ». Il parle, lui, de 220 jeunes suivis par le département.

La question du retour aux 90km/h

Jean-Marc Boyer (LR) affirme son désir de voir un retour aux 90 km/h dans le département : « On est le seul département de toute la région Auvergne et des départements limitrophes qui n’est pas revenu aux 90 km/h (NDLR : la Loire est également restée aux 80 km/h). je rappelle quand même que le 80 km/h a déclenché le mouvement des gilets jaunes avec la taxe carbone. Ca demande réflexion, quelque part. »

Stéphan Force (RN) ajoute : « Nous, nous sommes pour le 90 km/h. Il y a énormément de plaines, dont le Livradois dont je suis originaire, où il y a de grandes lignes droites et où ça ne pose aucun problème. Il y a suffisamment de radars maintenant donc je pense que les Auvergnats peuvent rouler à 90 km/h sans difficulté. Il y a déjà 9 départements qui l’ont voté et il n’y a aucune raison que le Puy-de-Dôme y fasse exception. Je sais que Jean-Yves Gouttebel était contre mais ce n’est pas parce qu’il est contre que la majorité des Français n’ont pas envie de rouler à 90. »

Alexandre Pourchon (PS) réagit : « Sur la question des 90 km/h, la réflexion est simple. Aujourd’hui, il y a un coût pour repasser du 80 au 90 km/h. C’est quelques millions d’euros, ne serait-ce que pour changer les panneaux. Au-delà de ça, n’ayant pas un avis dogmatique sur la question, c’est un débat qui méritera peut-être un référendum d’initiative citoyenne. »

Redonner aux citoyens l’intérêt de la politique

L’abstention est l’ennemi de tous les scrutins. Pour l’éviter, il faut réconcilier citoyens et politiques. Eric Gold (DVG) affirme : « Au niveau du département, 95% des décisions sont votées à l’unanimité. On peut avoir des divergences sur certains points mais la majorité des décisions fait l’unanimité. Les petits conflits qu’il y a pu y avoir, c’est 2 ans avant les élections, on est déjà dans la préparation d’autre chose. On peut offrir des spectacles plus vertueux, je pense qu’on peut tous prendre notre part de responsabilité. On peut éviter les unions de circonstances qui se défont dès le lendemain de l’élection ».

Alexandre Pourchon (PS) rétorque : « Pour la petite histoire, en 2015, le parti socialiste était à 2/3 de la majorité et nous avions cédé la présidence à Jean-Yves Gouttebel en 2015 à la demande du président de la République de l’époque pour des accords nationaux. On oublie ça et on passe à autre chose car on a besoin d’une assemblée départementale apaisée. Avec la gauche solidaire, c’est la fin du temps de la décision par un seul homme, ce temps-là est révolu. Ce sera un exécutif collégial si la gauche remporte ces élections. »

Jean-Marc Boyer (LR) répond : « Je suis stupéfait d’entendre Alexandre Pourchon nous proposer quelque chose qu’il n’a pas pu mettre en place ces 23 dernières années. Il y a 6 ans tu étais main dans la main avec Jean-Yves Gouttebel et 4 ans après, tout explose. Il ne faut plus que les électeurs se laissent berner par cette union qui n’a pas de sens. Dans 6 mois, dans un an, on repart sur le même schéma. »

« Ce n’est pas l’alternance que propose Jean-Marc Boyer, c’est la continuité. Depuis 2 ans, la droite vote les budgets. Sur les 22 binômes de droite, plus d’une dizaine sont soutenus officiellement par l’actuel président sortant », rétorque Alexandre Pourchon (PS).

« L’instruction civique manque beaucoup dans les écoles et il serait temps d’y penser. Les enfants arrivent à la majorité et ne savent pas ce qu’est un député. Il y a aussi le problème des élus. Si les élus tenaient leur parole et respectaient leurs engagements les gens iraient voter », dénonce Stéphan Force (RN).

Le premier tour des élections départementales aura lieu le dimanche 20 juin, jour également de scrutin pour les élections régionales. 

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