Le centre de soins de la Ligue de Protection des Oiseaux d’Auvergne accueille pas moins de 2 700 oiseaux. Blessés, tombés du nid, ces oiseaux mourraient sans l’intervention des soigneurs, services civiques, stagiaires et bénévoles qui œuvrent chaque jour pour les sauver.
Depuis plus de 25 ans, le centre de sauvegarde de la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) accueille rapaces, moineaux et tous les oiseaux sauvages qui ont besoin de soins. Le bâtiment a été inauguré en 1995, à l'initiative de l'ancien capacitaire qui, déjà avant la création du bâtiment, faisait centre de soin à son domicile. “ Avec la législation qui a évolué dans les années 90, il a fallu vraie structure qui se détache d'une habitation”, indique Adrien Corsi, responsable soigneur du centre. Depuis son inauguration, le centre de soins a accueilli plus de 50 000 oiseaux. Son activité principale est d'accueillir des oiseaux blessés venus de toute l’Auvergne dans le but de les remettre dans leur milieu naturel. “On a aussi bien les adultes blessés, avec vraiment des blessures graves que des oisillons qui sont ramassés de manière intensive, où qui sont orphelins. Là on est sur de l'élevage et des protocoles de réensauvagement pour pouvoir, là aussi, les remettre dans leur milieu avec toutes les billes pour pouvoir faire leur vie”, raconte Adrien Corsi.
Un centre devenu trop petit
Mais le centre n’est plus vraiment adapté en termes de capacité, selon le soigneur. Le bâtiment était fait, à l’origine, pour accueillir environ 1 000 animaux. “Aujourd'hui, on est à 2 700. On n’a que 2 salles intérieures, une infirmerie qui fait 6 m² et ce qu'on appelle la la nurserie ou salle de stabilisation qui, elle aussi, fait 6 m². A l'étage, on a un logement de 15 m² pour accueillir les stagiaires et éco volontaires qui nous aident tout au long de l'été. On a aussi un hangar où on stocke le nécessaire pour nettoyer qui fait 40 m².” Le centre de soins n’accueille que les oiseaux sauvages, c’est-à-dire qu’il n’accepte pas les poules, perruches, canaris et autres oiseaux domestiques. En revanche, on y trouve des pigeons, des mésanges, des rapaces, des chouettes... “On peut aller pour le plus gros, du vautour fauve au plus petit, des petites mésanges, des petits pouillots”, raconte Adrien Corsi.
Un réseau de bénévoles
Les oiseaux sont recueillis principalement grâce aux particuliers, que la LPO appelle des couvreurs. “En se baladant dans leur jardin, ils trouvent un animal blessé ou en détresse et nous contactent. Dans 85% des cas, les gens nous les amènent directement et pour les 15% restants, vu qu'on gère toute la la région Auvergne, on essaie de voir avec notre réseau de bénévoles transporteurs pour trouver des solutions de rapatriement”, explique Adrien Coris.
Beaucoup de main d'œuvre
Il est le seul salarié en CDI et travaille dans le centre depuis 10 ans. Pour l’aider dans sa mission, une autre soigneuse a été embauchée en en CDD, jusqu’à la fin de l'année 2022, mais aussi des services civiques, 5 chaque année. L’association reçoit en plus 20 à 30 stagiaires qui font des cursus de soins animaliers ainsi que des éco volontaires, des bénévoles. “On leur propose le logement pour qu'ils économisent un peu d'argent. On donne, comme aux stagiaires un emploi du temps, des jours de repos, ce qui nous permet de pouvoir s’organiser et d’être sûr qu'il y ait toujours quelqu'un pour assurer le nourrissage”, indique Adrien Corsi.
Un appel aux dons
Le centre de soins possède un budget de 70 000€, largement insuffisant pour répondre à des arrivées toujours croissantes d’oiseaux blessés. “Il faudrait au minimum qu'on arrive à 100 000€ pour pouvoir pérenniser le poste de ma collègue en CDD. Vu le nombre d'oiseaux qu'on accueille, je ne suis plus en capacité de m'occuper d'autant d'oiseaux, même si je suis aidé par les bénévoles”, regrette Adrien Corsi. Les dépenses liées à l'équipement ont également augmenté “parce que, forcément qui dit plus d'oiseaux, dit plus de consommation, de nourriture... Il faudrait un petit peu plus, 10 000€ de manière à pouvoir payer les factures qui augmentent en même temps que l'accueil des oiseaux.” L’association aurait donc besoin d’un budget de 110 000€, c’est pour cela qu’elle appelle aux dons.
De plus en plus d'oiseaux à accueillir
La communication sur les gestes et l’attitude à adopter lorsqu’on rencontre un oiseau blessé explique en partie l’augmentation du nombre de pensionnaires du centre : “Les gens de plus en plus connaissance de l’existence du centre. Pas mal de personnes ne savaient pas que ça existait et donc s'occupaient des oisillons eux-mêmes, souvent en allant chercher des conseils sur Internet”, explique Adrien Coris. Les problématiques écologiques liées au réchauffement climatique jouent également un rôle dans ce bond des admissions : “L'été, quand on a des canicules, on a souvent tous les oiseaux qui nichent sous les toits : les hirondelles, les martinets, les moineaux... Il fait tellement chaud dans leur nid, c'est une fournaise, donc ils préfèrent sortir du nid que d'y rester. Comme on ne peut pas les replacer dans les nids, on est obligé de les accueillir”, raconte Adrien Coris.
Souvent lors des canicules, la LPO accueille entre 500 et 600 individus d'un coup sur une à 2 semaines. Sur les 2 700 oiseaux, certains malheureusement arrivent déjà morts et d’autres sont trop mal en point pour être sauvés mais grâce à l’œuvre du centre, 60 à 70% des oiseaux qui arrivent sont guéris et relâchés.