Chaque année en novembre, partout en France comme dans le Puy-de-Dôme, les chrysanthèmes ornent les tombes des défunts. Cette fleur cultivée dans l’Hexagone est essentiellement vendue à la Toussaint. Pourtant, elle mériterait une autre place dans nos jardins.
Emblème de la fête des morts, le chrysanthème reste indétrônable en cette période de la Toussaint. Et le Puy-de-Dôme ne fait pas exception. C’est le célèbre président Raymond Poincaré qui a scellé le funeste destin de cette fleur. Il a exigé cette dernière pour l’hommage rendu aux soldats morts en 1919. Depuis, la tradition a perduré et chaque 1er novembre c’est la course.
Pourtant, le chrysanthème mériterait un autre sort, selon Delphine Vernier, horticultrice et pépiniériste : « C’est la plante de l’amour au Japon et de la longévité. C’est un symbole impérial au Japon, précise la pépiniériste. C’est même utilisé en Australie dans les mariages. Et puis, c’est vrai que c’est une plante qui dure en floraison, qui est éclatante de couleur et qui est vivace. Elle se reproduit dans les jardins, donc quand on en plante une, elle revient et elle peut durer 10 à 15 ans dans les jardins ».
Un savoir-faire français
Pour ce grossiste, basé à Pont-du-Château, c’est aussi la dernière ligne droite. Il a vendu près de 12.000 chrysanthèmes aux fleuristes pendant ces trois dernières semaines. Ici, le choix est varié : des pomponettes, des américaines ou des grosses boules. La production de cette fleur est française, venant tout droit de Saint-Etienne. La plante ne connaît pas la concurrence étrangère, selon Lucie Lineatte-Lecoz, grossiste dans le Puy-de-Dôme : « C’est une plante qui prend beaucoup de place et de volume. On est devenu leader en France. On n’a pas besoin d’importer ce produit parce qu’il y a un savoir-faire français de ce côté-là, souligne-t-elle. Donc, pas besoin de le faire venir de Belgique ou de Hollande comme on le fait beaucoup pour d’autres produits ».
Cette fleur colorée a pourtant trouvé une seconde vie. Elle se fait discrète dans les bouquets de tous les jours. « Ce sont des chrysanthèmes mais on en a plusieurs variétés. C’est en fleurs coupées et ça on l’utilise toute l’année », assure un gérant Cédric Agabriel, gérant d’une boutique de fleurs à Beaumont.
La tradition se perd un peu avec les choix des nouvelles générations. Mais le chrysanthème reste encore la fleur maîtresse sur les tombes, le jour des morts.