Guerre en Ukraine : comment la solidarité s’organise en Auvergne

Depuis le 24 février, la guerre a éclaté en Ukraine. En Auvergne, de nombreux habitants s’organisent en collectant des produits essentiels pour venir en aide aux Ukrainiens. Voici quelques exemples.

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Comment aider malgré la distance ? Comment se montrer utile ? Six jours après l’offensive russe menée contre l’Ukraine, nombreux sont ceux qui se demandent comment venir en aide au peuple ukrainien. Voici quelques initiatives qui sont lancées en Auvergne. La liste n’est pas exhaustive.  

Dans le Puy-de-Dôme

Dans ce département, la collecte de produits essentiels a démarré dimanche 27 février, au centre de secours de Vic-le-Comte. C’est un sapeur-pompier qui est à l’origine de cet appel. Jérôme Gutierrez raconte : « J’ai lancé un appel pour Vic-le-Comte et les villages alentours et avec les réseaux sociaux ça a pris énormément d’ampleur. Il y aussi Saint-Amant-Tallende qui s’est ajouté, la Croix-Rouge d’Issoire et de nombreuses petites communes. C’est le président de l’association « Pompiers de l’urgence internationale » qui a lancé un appel en premier. Il s’est concerté avec deux autres ONG de pompiers. Un communiqué a été préparé samedi. J’ai voulu relayer cela sur mon secteur. J’ai sollicité le maire de Vic-le-Comte qui a répondu favorablement ».

"J’ai reçu près de 300 coups de téléphone lundi"

Le sapeur-pompier s’avoue un peu dépassé par l’ampleur de la collecte : « La collecte a commencé dimanche soir. On a beaucoup de dons. La collecte a lieu jusqu’à mercredi 20 heures. J’ai reçu près de 300 coups de téléphone lundi. Je ne pensais pas que cela prendrait autant d’ampleur ». Il rappelle ce que l’on peut donner : « On a besoin de vêtements chauds. J’insiste sur le mot chaud car des jupes et des shorts ne nous serviront pas. On a besoin de matériel de première nécessité, de produits d’hygiène comme des serviettes hygiéniques, des rasoirs jetables, des couches, des lingettes, du liniment, du coton. On recherche aussi des piles, des lampes frontales, des couvertures de survie. On demande aussi des médicaments, des compresses, du sérum physiologique ».

Des dons qui iront vers des camps de réfugiés

Le sapeur-pompier est en train de mettre en place le transport de ces produits vers les populations qui en ont besoin : « On va sans doute tout rassembler à Clermont-Ferrand. On est en train de consulter des transporteurs roumains, polonais et moldaves pour acheminer tout cela. Normalement les dons partiront jeudi et prendront la direction d’un camp de réfugiés en Roumanie et en Pologne ». Jérôme Gutierrez confie : « Je ne suis pas surpris par la solidarité en France. Je pense que cela touche beaucoup de personnes et c’est proche de chez nous. Cela parle à beaucoup de monde ». La collecte se poursuit au centre de secours de Vic-le-Comte jusqu’au mercredi 2 mars, de 17 heures à 20 heures.

Une "tradition de solidarité" à Clermont-Ferrand

Olivier Bianchi, maire (PS) de Clermont-Ferrand, a tenu à affirmer sa solidarité avec le peuple ukrainien : « Le modèle et les valeurs politiques que je défends sont l’état de droit, la souveraineté des états, la démocratie d’une société libérale, au sens politique. Aujourd’hui, de ce point de vue-là, il y a un pays qui est agressé dans sa souveraineté, un gouvernement légitime qui est attaqué. Comme beaucoup d’autres dans le monde, j’ai exprimé à quel point j’ai trouvé cela heurtant. A partir de là, on a précisé les choses. Il fallait le marquer symboliquement avec les drapeaux affichés sur la mairie. Ensuite il faut être réactif et pragmatique, en proposant que Clermont-Ferrand, dans sa grande tradition de solidarité, accueille des réfugiés ukrainiens, comme elle a accueilli en son temps des Kurdes et des Syriens ». L’Union européenne a appelé les États membres à faciliter sans aucune discrimination l’accès des réfugiés à leur territoire et à alléger les conditions d’asile.

" L’Etat français peut compter sur la ville de Clermont-Ferrand pour réussir cet accueil en France"

La Ville de Clermont-Ferrand est prête à accueillir des réfugiés ukrainiens : « Nous nous sommes positionnés auprès de la préfecture depuis lundi 28 février. Sur ces questions-là, il y a de la cohérence. Il y avait la réunion des ministres de l’Intérieur et l’Europe va décider des protocoles et des répartitions. L’Etat français peut compter sur la ville de Clermont-Ferrand pour réussir cet accueil en France ». Les services de la ville de Clermont-Ferrand sont en train de recenser les capacités d’accueil de ces réfugiés. L’élu socialiste indique : « Il y a des capacités d’accueil publiques. Il y a aussi des gens qui saisissent la Ville pour faire des propositions de personnel d’accueil. On est dans la phase de travail. On recense les possibilités et on essaie de voir comment on pourra faire ». Olivier Bianchi est aussi touché par l’élan de solidarité des Clermontois envers le peuple ukrainien : « Quand je parle de solidarité et de fraternité dans la tradition de la ville, ce n’est pas seulement une posture politique. C’est aussi une réalité avec des gens qui m’envoient des textos, qui adressent des mails à l’hôtel de ville : ils disent qu’ils sont disponibles pour accueillir chez eux des Ukrainiens si c’était nécessaire ». Pour le moment, il n’y a pas de point de collecte de produits essentiels dans la capitale auvergnate. « Pour l’instant la question est plutôt de voir avec les organisations associatives et caritatives qui sont habituées. On va simplement faciliter la mise en lien entre les habitants et les associations » insiste Olivier Bianchi.

À Châtel-Guyon, la municipalité et le CCAS s’associent à l’opération « Solidarité avec l’Ukraine » organisée par trois ONG de sapeurs-pompiers pour collecter du matériel, des vêtements et d’autres produits de première nécessité. La collecte aura lieu :

  • mardi 1er mars de 10 heures à 12h30 et de 14 heures à 18 heures
  • mercredi 2 mars de 10 heures à 12h30. Elle a lieu au centre culturel de la Mouniaude.
    En parallèle, une collecte est organisée à l’Hôtel de Paris, 1 rue du Docteur Levadoux, jusqu’au 7 mars. 

Les sapeurs-pompiers de Chateaugay s’associent également à cette opération. Une collecte aura lieu mardi 1er mars de 17 heures à 19 heures et mercredi 2 mars de 17 heures à 18 heures à la caserne.

Dans l’Allier

Dès mercredi 2 mars, la commune de Commentry accueille une collecte de produits pour les Ukrainiens. Les besoins actuels sont :

  • Couvertures thermiques, sacs de couchage, plaids, matelas, oreillers ; Gels douche, dentifrice et brosses, couches, serviettes en papier, antiseptique, alcool, masques réutilisables et jetables ;
  • Fournitures d'habillement, tentes, lits de camp, serviettes en microfibre, sets de vaisselle réutilisables ; Piles, bougies, torches ;
  • Alimentation : eau, aliments instantanés, barres énergétiques, fruits secs, noix, conserves, pâtes, céréales instantanées.

Sur la page Facebook, la mairie  indique : « La Municipalité se mettra en lien avec l’Ambassade d’Ukraine, les ONG qui interviennent sur place et l’Association des Maires pour convenir des moyens d’acheminer les dons sur place, soit en les confiant à un partenaire, soit en transportant elle-même le matériel à partir de Commentry dans le cadre des contacts entre notre ville et la Pologne ».  



Les communes de l’agglomération de Vichy sont aussi mobilisées. Frédéric Aguilera, maire (LR) de Vichy, explique pourquoi sa commune est solidaire : « J’ai été contacté ce week-end par le maire de la ville polonaise de Ladek-Zdroj. Nous sommes leur partenaire dans le cadre d’une association des villes thermales européennes. Le maire nous a contactés en nous disant qu’il allait recevoir des milliers de réfugiés et nous a demandé de nous aider. On a décidé de répondre à son appel. Cela permet de rappeler que dans les grands conflits européens, les villes thermales ont toujours accueilli des réfugiés de guerre. Vichy a été une ville hôpital pendant la première guerre mondiale. C’est normal qu’on soit solidaires avec une ville sœur thermale ». Voici les produits qui sont demandés pour cette collecte :

  • Matelas gonflables, lits de camp
  • Sacs de couchage
  • Oreillers, couettes, couvertures, plaids
  • Serviettes
  • Produits d’hygiène et sanitaires (notamment) : gel douche, savon, dentifrice / brosses à dents, masques / gel hydroalcoolique, produits sanitaires pour enfants etc… Produits d’hygiène féminine
  • Papier toilette, essuie-tout
  • Pour les enfants : fournitures scolaires, jouets
  • Lampes, bougies, piles Nourriture (uniquement à date de péremption longue)

Frédéric Aguilera rappelle qu’il n’y a pas de collecte de vêtements ni de médicaments. Aucun don en argent n’est demandé : « Une liste de produits demandés nous a été transmise par la commune polonaise. On s’en tient à ce qu’ils nous demandent. Concernant l’argent, on ne dit pas qu’il ne faut pas en donner mais on ne va pas gérer d’argent. Il y a des structures comme la Croix-Rouge qui le font ».

"Cela va partir en Allemagne d’abord"

L’acheminement des produits collectés est en train de se mettre en place : « On travaille avec des transporteurs locaux qui sont en train de réfléchir à la manière d’acheminer tout cela. Cela va partir en Allemagne d’abord. Une structuration est en train de se mettre en place entre la Pologne et l’Allemagne ». Le maire de Vichy souligne : « Je suis très satisfait de ce mouvement de solidarité. Je ne suis pas surpris car on a toujours vu que lorsqu’il y avait des grands conflits, de grandes crises, des mouvements de solidarité se mettaient en place. Les Français répondent toujours à l’appel ».

Les villes de Vichy, Cusset et Bellerive ont ouvert différents points de collecte. À Vichy et Bellerive, la collecte se tient au palais du Lac au Parc Omnisport, du mardi 1er mars au vendredi 4 mars de 11 heures à 19 heures et samedi 5 mars de 10 heures à 13 heures. Un autre point de collecte a lieu en mairie de Bellerive, esplanade François-Mitterrand, du mardi 1er mars au vendredi 4 mars de 8h30 à 12 heures et de 13h30 à 17 heures.  

À Cusset, une collecte se tient en mairie, côté rue Wilson, du mardi 1er mars au vendredi 4 mars de 7h30 à 19 heures.  

Dans le Cantal  

Dans ce département, plusieurs points de collecte seront tenus par les bénévoles de la Protection civile dans les prochains jours.



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