Etre champion de moto endurance et ne pas avoir son permis moto c’est possible. Résidant à Riom près de Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme, Erwan Nigon a décidé de passer finalement son permis, à 36 ans.
L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter.
Notre politique de confidentialité
On connaissait l’histoire de Max Verstappen, champion de Formule 1 et non titulaire du permis de conduire. Celle d’Erwan Nigon, pilote chevronné de moto, est proche. A l’âge de 36 ans, le champion auvergnat d’endurance 2019 s'est efin décidé à passer son permis moto. Le Riomois a déjà décroché son code et passera l’épreuve du plateau jeudi 28 mai. Il prend des leçons sur le circuit de Charade, sur les hauteurs de Clermont-Ferrand.
Imaginer la suite de la carrière
Passionné de moto, il désire avant tout rouler sur la route après la fin de sa carrière sportive et «
prendre du plaisir autrement que sur circuit ». «
La plupart de pilotes n’ont pas le permis moto. Il faut dire aussi qu’on est plutôt bien en voiture, avec la clim et la musique. On ne dépend pas des conditions météo ni de l’aspect de changement de revêtement. Si on tombe on ne peut plus faire de compétition » confie le sportif.
La tête dans le guidon
S’il a mis tant de temps à passer son permis moto, c’est sans doute par procrastination et par le rythme effréné de la compétition. Erwan Nigon explique : «
Je ne l’ai pas fait plus tôt, car j’avais toujours la tête dans le guidon. J’ai remis les choses au lendemain. J’avais 5 ans après le permis auto pour le passer car mon code était valide, mais le temps a passé. J’ai passé mon permis poids lourd et je me suis dit que j’étais vraiment tranquille et que j’avais le temps. Mais j’ai complètement oublié et je n’en avais pas vraiment l’utilité. Je trouve ça assez dangereux sur la route, par rapport au circuit, avec des voitures dans le sens inverse, un environnement pas sécurisant. Ca me faisait un peu peur. Finalement, j’ai un scooter électrique pour me balader en ville et je trouve ça très agréable de rouler doucement, de sentir le vent, la vitesse. On retrouve finalement de très bonnes sensations. On est bien. On a du plaisir à conduire la moto ».
L'éloge de la lenteur
Le pilote a commencé les leçons le mois dernier et a dû se frotter à quelques difficultés. Il raconte : «
Ce n’était pas évident de passer le code. Je l’ai eu. La plus grosse difficulté est d’être très lent, sur le plateau. Je travaille l’équilibre depuis de nombreuses années sur la moto en compétition, ce n’est pas un problème. Mais vraiment, aller doucement, en effectuant le règlement du plateau, ce que l’on nous impose, ce n’est pas forcément facile pour moi, notamment de respecter le temps. Il y a un juste milieu à trouver ». Erwan espère passer le permis de conduire final dans quelques semaines.
Opter pour une moto bicylindre
Il pense déjà à la suite : «
Il faut cruiser, rouler tranquillement, être fluide, bien faire attention à l’environnement. Quand on a le permis auto depuis de nombreuses années comme moi, il faut aussi faire attention aux autres et bien anticiper. La route n’est pas un circuit. Je passe mon permis mais pas pour rouler à fond. J’aurais tout sauf envie d’une sportive pour la route. J’aimerais un bicylindre, pour cruiser tranquillement et profiter de l’accélération. Je préfère ça à un quatre cylindres en ligne ». Lui qui a commencé la moto à l’âge de 4 ans et la compétition à 14 ans sur des circuits de vitesse songe déjà à la fin de sa carrière.
Le projet d'un tour du monde à moto
Le sportif se projette : «
J’aimerais beaucoup à la fin de ma carrière faire un tour du monde à moto. Pour l’instant, je fais étape par étape. Je passe mon permis. J’expérimente l’itinérance à vélo. Ce serait une année sabbatique pour passer à autre chose ». Passer à autre chose, mais aussi d’abord penser à la reprise de la compétition. Le pilote de la team Kawasaki SRC reprendra les courses dès le 29 août prochain, avec les célèbres 24 heures du Mans. Il participera au championnat du monde d’endurance et au championnat d’Allemagne Superbike.