Pour traquer les fuites d'eau dans les canalisations, on teste actuellement dans le Puy-de-Dôme l'utilisation de chiens renifleurs.
Certaines communes perdent plus de 20 % de leurs ressources en eau. C'est le cas d'Issoire et plus généralement d'une vaste zone environnant la commune, où ce dispositif est testé en cette fin mai 2023. L’entreprise Suez, experte des métiers de l’eau et des déchets, réalise des essais de recherche de fuites d’eau sur le réseau du Syndicat Mixte de l’Eau de la région d’Issoire et de la banlieue sud clermontoise avec des chiens renifleurs.
Objectif : repérer les fuites pour reboucher les trous et éviter les pertes d'eau massives. Cette expérience est réalisée avec des maîtres-chiens venus d'Outre-Manche, qui connaissent ce type de recherches.
Savoir reconnaître le chlore
Kilo est un épagneul anglais de quatre ans. Il a pour mission de détecter l'odeur de chlore dans le sol. Grâce à son odorat très développé, il s’arrête net dès qu’il la renifle. Une technique qui permet de repérer les fuites d’eau potable jusqu’à 2,5m de profondeur.
« Kilo était un jeune chiot lorsqu’on a commencé à l'entraîner à lui faire reconnaître différents types d’odeur et quand il a eu 7 mois, on lui a appris à reconnaître spécifiquement l’odeur du chlore »,
Lewis Worly, maître-chien
Autour d’Issoire, le réseau d’eau représente plus de 2000 km de tuyauterie mais de grosses pertes sont enregistrées. Environ 2 millions de m3 d’eau sont perdus par an, soit plus de 20 % de l’eau qui circule. Les fuites en sont responsables.
« Dans les années 1970, on a posé du PVC dans tout le Bas-Livradois. Les principales causes des fuites sont la vétusté du réseau, la jonction précaire des tuyaux et la nature du terrain »
Raymond Astier, Président du Syndicat mixte de l'eau pour la région Issoire sud Clermont
Phases tests
Jusqu’à présent, le groupe Suez utilisait des capteurs acoustiques pour écouter le bruit des fuites. Une méthode qui n’est pas toujours simple à réaliser. Cette expérimentation avec des chiens renifleurs pourrait devenir un bon complément.
« Aujourd’hui, nous sommes en phase tests. L’idée est de voir quels sont les résultats de cette méthode. Pour l’instant, nous sommes plutôt satisfaits, car nous avons 3 fuites qui ont été trouvées en 2 jours »
Hélène Guérineau, service innovation, groupe Suez
Si l’expérience est concluante, elle pourrait être reproduite dans d’autres territoires.
Avec Y Dorion / France 3 Auvergne
