Alors que la guerre s'intensifie en Ukraine, la solidarité s'organise en France. Dans le Puy-de-Dôme, Natacha, une Ukrainienne, s'apprête à prendre la route avec un minibus direction la Pologne pour emmener des médicaments, des vêtements. Elle veut aussi ramener en France ses amis d'enfance.
A Issoire, dans le Puy-de-Dôme, Natacha, le smartphone à la main, vit en direct, parfois pendant plusieurs heures, l'avancée des Russes, sur le sol ukrainien, sa terre d'origine. Désormais la guerre rythme la vie de cette commerçante et de son mari. Le téléphone est leur unique lien. Natacha Grougon explique : « J’ai du mal à y croire. J’ai vécu quelques années à Kiev, je sais où ça se passe. Je suis choquée. Je me dis que je vais me réveiller et que ce ne va pas être vrai. Mais en fait c’est vrai. Voir les habitations, les enfants, cela me déchire le cœur. Je n’en peux plus. Ce n’est pas possible. Il faut que ça s’arrête. Je ne peux pas m’empêcher d’aller voir ce qu’il se passe ».
"Ils ont vraiment besoin de moi"
Le 24 février dernier, les premiers bombardements frappent l'Ukraine. A plus de 2 000 kilomètres d'ici Natacha aide ses parents à fuir leur pays. Après 38 heures d'angoisse ils parviennent à franchir la frontière polonaise. Ils sont désormais à Rodez, accueillis par leur deuxième fille. Mais le combat continue. Natacha Grougon raconte : « Une copine m’a envoyé une photo de ses enfants et elle m’a demandé de les retrouver quand ça sera fini. J’ai passé la nuit à pleurer et j’ai pris la décision d’aller les chercher. Ce n’est pas possible que je récupère les enfants après. Je récupère tout le monde. Ils ont vraiment besoin de moi. En Europe, ils n’ont que moi. Je pense qu’ils comptent sur moi. Je ne peux pas rester sans rien faire, attendre que ça s’arrête., le Là ils sont en route vers la frontière polonaise. J’espère qu’ils auront assez d’essence pour aller jusque là-bas ».
Des dons collectés
Dimanche 6 mars, Natacha prendra la route avec un ami de son mari jusqu'à la frontière polonaise, avec dans leurs bagages des centaines de dons pour aider son pays. Natacha Grougon souligne : « Là par exemple, j’ai un carton entier de perfusions, de kits de perfusion, de médicaments Il y a aussi des vêtements et des produits de première nécessité ». Leur appel à la générosité a dépassé toutes leurs espérances. Loïc Grougon, le mari de Natacha, indique : « Notre minibus est largement plein. Derrière, il va falloir voir pour organiser un convoi avec tout ce qu’on a récolté » En attendant les dons continuent d'affluer. Ce week-end, deux chargements en provenance du Cantal seront réceptionnés.