Les élevages de porcs français sont-ils en danger ?

Comment se portent les éleveurs dans la filière porcine dans cette période de crise ? Si la région Auvergne-Rhône-Alpes ne produit que 4% des porcs en France, les éleveurs font face à l'augmentation des prix des aliments et de l'énergie. De plus, l'élevage de porcs traine une image négative (bien-être animal, propreté) et ces éleveurs font de leur mieux pour casser cette image.

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Dans un élevage porcin de l’Allier, il est l’heure de se dégourdir les pattes pour les porcs, âgés de 5 semaines à 6 mois. Ils ont la chance de pouvoir prendre l’air quand ils le souhaitent. Voilà l’avantage d’un élevage Label rouge Porc Fermier d’Auvergne. Mais le plein air ou le bio ont un prix, explique Franck Pitulat, l’éleveur : « Le porc qui va dehors et qui se dépense, il consomme son énergie, comme un sportif. L’énergie, il faut la lui donner. Forcément, il coûte plus cher...Tout le monde n’a pas les moyens ou les envies de payer plus cher une viande, certes peut-être meilleure, mais beaucoup plus chère. » 

"On doit être performants, dans le sens : avoir un abaissement des coûts."

Franck Pitulat, éleveur

Franck travaille pour une coopérative, 2 600 porcs sont engraissés chez lui chaque année. Mais la plupart des éleveurs auvergnats ne sont pas en filière qualité, seulement ¼ des 340 exploitations. A deux pas des Combrailles, Michel tient un élevage conventionnel. Ici, plus de 4 000 porcs sont vendus chaque année via la même coopérative. L'éleveur dépense environ 40 000 euros par mois en alimentation. C’est 25% de plus qu’il y a 2 ans. La facture est salée, d’autant que la filière porcine n’est pas subventionnée par l’Europe “C'est une production qui n’est pas aidée donc on doit être performants, dans le sens : avoir un abaissement des coûts. On doit être performant même avant la crise. On prépare toujours la prochaine. »

Faire face à la concurrence

S’adapter... le maître mot. En 2022, le gouvernement a débloqué 270 millions d’euros pour soutenir la filière. L'aide a permis aux éleveurs de garder la tête hors de l’eau. Mais il faut trouver des solutions pérennes pour l’avenir. L’interprofession incite par exemple les exploitants à cultiver leurs propres céréales sur place.  Cécile Michon, directrice filière porcine Auvergne-Rhône-Alpes, explique : “La concurrence européenne est là et les structures, notamment espagnoles, sont différentes des structures françaises et ont un prix très agressif sur le marché. »

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Comment se portent les éleveurs dans la filière porcine dans cette période de crise ? Si la région AURA ne produit que 4% des porcs en France, les éleveurs font face à l'augmentation des prix des aliments et de l'énergie. De plus, l'élevage de porcs traine une image négative (bien-être animal, propreté) et ces éleveurs font de leur mieux pour casser cette image. ©France Televisions

Des difficultés à renouvellement

Beaucoup d’efforts ont été fait pour améliorer la qualité des élevages français. Mais l’image de la filière reste négative. Difficile pour Michel de trouver des successeurs. « J’ai 61 ans et pas de visibilité sur mon avenir. C’est compliqué. Les gens qui sont motivés, mais pas trop, ça décourage un peu, et les dossiers sont compliqués à faire passer.” En 2021, le ministère de l’agriculture estimait à 30% le nombre d’élevages menacés de disparaître d’ici la fin de cette année.

-Propos recueillis à Stéphane Trentesaux, France 3 Auvergne

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