Le Critérium du Dauphiné s'élance ce dimanche du Puy-de-Dôme pour huit étapes variées et un final très attendu dans les Alpes. France 3 fait le point sur le profil de la course, ses favoris et ses enjeux.
Le Critérium du Dauphiné, comme un prélude du Tour de France. La course cycliste qui partira dimanche 4 juin de Chambon-sur-Lac (Puy-de-Dôme) permettra à plusieurs cadors du peloton de se tester à quelques semaines de la grande messe de juillet.
Parcours, favoris, enjeux... Voici cinq choses à savoir sur le Critérium du Dauphiné.
Un Tour de France en miniature
Un contre-la-montre, des étapes pour puncheurs, une autre promise aux sprinteurs et, surtout, une orgie de cols dans les Alpes en fin de semaine. Avec ses huit étapes variées mais vitaminées, le Dauphiné ressemble à un mini-Tour de France avec lequel il partage aussi le maillot jaune offert au premier du classement général.
C'est l'occasion de tester sa forme sur des routes régulièrement empruntées par le Tour de France. Plusieurs légendes de la Grande Boucle ont inscrit leur nom au palmarès du Dauphiné comme Eddy Merckx, Jacques Anquetil, Miguel Indurain ou Bernard Hinault.
Le gagner n'est pas une garantie mais de bon augure pour la suite. L'équipe Sky devenue Ineos a même fait sa spécialité du doublé Dauphiné-Tour avec Bradley Wiggins en 2012, Chris Froome en 2013, 2015 et 2016 ou encore Geraint Thomas en 2018.
Troisième essai pour Vingegaard
La troisième sera-t-elle la bonne pour Jonas Vingegaard ? Arrivé deuxième en 2020 et 2021, le Danois avance en grand favori de cette 75e édition où il aura les coudées franches dans son équipe Jumbo-Visma. Parce que son équipier et co-leader Primoz Roglic, tenant du titre et tout frais vainqueur du Giro, a fait l'impasse cette année. Et parce que lui-même a changé de statut avec sa victoire sur le Tour de France l'an dernier.
Depuis, le timide Danois s'est fait assez discret mais a remporté deux des trois courses à étapes qu'il a disputées cette année, le Grand Camino et le Tour du Pays Basque. Il a aussi terminé troisième de Paris-Nice derrière Tadej Pogacar, absent sur le Dauphiné, et David Gaudu qui sera l'un de ses principaux adversaires à partir de dimanche.
Une armée d'outsiders
Derrière Vingegaard, ils sont nombreux à vouloir jouer le classement général. Parmi eux, trois autres vainqueurs d'un grand Tour : le Colombien Egan Bernal (lauréat du Tour de France 2019), son compatriote Richard Carapaz (Giro 2019) et l'Australien Jay Hindley (Giro 2022).
David Gaudu, quatrième du dernier Tour de France, arrive aussi avec beaucoup d'ambition, tout comme les Espagnols Enric Mas et Mikel Landa, le Britannique Adam Yates, récent vainqueur du Tour de Romandie, et l'Australien Ben O'Conor, troisième du Dauphiné en 2022.
Bernal et Alaphilippe attendus au tournant
Deux champions particulièrement malchanceux ces derniers mois espèrent saisir l'occasion pour remonter la pente et prendre date pour le Tour de France.
Egan Bernal passe un gros test car le Colombien présente toujours peu de référence depuis son gravissime accident qui a failli lui coûter la vie il y a plus d'un an. Dernièrement, le coureur d'Ineos a fini 8e du Tour de Romandie et du Tour de Hongrie, mais sans lever le doute sur ses capacités à retrouver son niveau d'avant.
La question se pose aussi pour Julian Alaphilippe qui, depuis sa très violente chute à Liège-Bastogne-Liège en avril 2022, peine à faire des résultats. En l'absence de Remco Evenepoel, le double champion du monde 2020 et 2021 devrait être le leader de son équipe Soudal-Quick-Step sur le Tour. Un bon Dauphiné, où il a gagné des étapes en 2018 et 2019, serait bon pour la confiance.
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Un parcours qui monte crescendo
Le parcours de cette 75e édition propose une montée en neige progressive, avec de premières étapes vallonnées et un contre-la-montre individuel de 31,1 km au milieu, avant un week-end final particulièrement sportif.
Samedi, l'avant-dernière étape verra le peloton escalader plusieurs cols mythiques du Tour : la Madeleine (25 km à 6,2 %) et le col du Mollard (18,5 km à 5,8 %) avant une arrivée au sommet de la Croix-de-Fer (13,1 km à 6,2 %), à 2 067 m d'altitude.
Et dimanche, six nouvelles ascensions sont au programme, dont le col hors catégorie du Granier (9,6 km à 8,6 %). Le Dauphiné se terminera sur le mur terrible (1,8 km à 14,2 %) menant à la Bastille, le fort militaire qui surplombe Grenoble, où Bernard Hinault s'était imposé à l'issue d'une étape de légende en 1977, malgré une chute de plusieurs mètres dans un ravin.
Avec AFP