Obsèques de Michel Charasse. Emmanuel Macron : "Mon cher Michel, tu aimais les Français et tu aimais la France"

A Puy-Guillaume (Puy-de-Dôme), les obsèques de l'ancien ministre Michel Charasse ont commencé à 16 heures ce mercredi 26 février, en présence de nombreux hommes et femmes politiques et du chef de l'État Emmanuel Macron.

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Quelques jours après le décès de l'ancien ministre Michel Charasse, ses obsèques, sous forme de cérémonie laïque, ont lieu ce mercredi 26 février. De nombreux hommes et femmes politiques ont tenu à être présents pour rendre un dernier hommage à celui qu'ils considéraient comme un ami.

Le discours du président Emmanuel Macron

Le président de la République Emmanuel Macron est lui aussi venu saluer celui qui fut tour à tour ministre puis sénateur, mais également maire de Puy-Guillaume pendant plus de 30 ans : " C'est toute la République, dans sa diversité, dans sa force qui, sans hésiter, s'est pressée ici, au pied de tes montagnes, pour te rendre l'hommage que, cher Michel, tu mérites. Il y a quelques semaines, beaucoup étaient déjà réunis autour de toi à l'Elysée. Chacun se souvient de ta présence un peu hésitante, aux côtés de Danielle la courageuse, mais toujours la même détermination au fond. J'ai tout dit à ce moment-là de ton parcours, de tes mérites et de ce que la République venait célébrer. Nous étions quelques-uns à savoir que ces retrouvailles avec l'Elysée, tu les attendais tant, et je dois dire que secrètement nous avions oeuvré pour différer ce moment, car je savais combien il te faisait tenir, comme quelque chose d'un récit qui ne doit pas s'arrêter. Il y avait ce jour-là de l'amitié, comme j'en ressens dans cette salle, ici, et comme il y en a à Puy-Guillaume." Le président de la République a ensuite évoque le fort attachement de Michel Charasse à sa région, et à François Miterrand : "Michel, c'était une histoire française, auvergnate, celle d'un enfant du pays, celle aussi d'un maire, d'un élu, qui n'a jamais compté son temps, son engagement, durant ses 33 années de mandat. Cette histoire française, c'est celle d'une force sensible, d'un attachement à cette terre, à ses paysages, mais aussi à ses rites, à l'amitié qui va avec. Michel, c'est aussi un destin politique, un amour, Gaston Deferre, que dans tes jeunes années tu as assisté dans ses fonctions, et l'homme de ta vie, François Mitterrand, que tu as accompagné dans la conquête du pouvoir, que tu as défendu au-delà de sa disparition, inlassable gardien du temple. Conseillers, ministres, sénateurs, tous ceux qui ont partagé avec toi d'épiques débats savent combien tu n'avais jamais renoncé à changer la vie. Mon cher Michel, tu aimais les Français et tu aimais la France. Tout ce que tu as entrepris a compté et réussi. Le Français t'aimaient en retour, ils aimaient en toi l'homme qui jamais n'oubliait ses racines, l'homme qui parlait les mos fleuris de la vérité."

Une forte relation avec le chef de l'Etat 

Emmanuel Macron a ensuite évoqué, de manière plus personnelle, la relation qu'il entretenait avec l'homme politique auvergnat : "Pas une semaine sans que je reçoive tes appels, tes courriers, tes fax, puis tes messages téléphoniques, et les derniers quelques jours avant ta disparition, pour proposer, pour t'inquiéter. Sans doute croyais-tu en une forme de résurrection puisque tu as demandé à ce qu'on dépose dans ton cercueil un téléphone portable. Comme toi, je crois à ces forces de l'esprit qui parfois donnent un signal, font revivre ceux qui nous sont chers dans un paysage, un mot qui résonne, une réflexion, et à travers des habitudes." Le cortège, composé d'une centaine de personnes, a ensuite accompagné Michel Charasse jusqu'à sa dernière demeure.  Parmi les personnalités présentes, Laurent Fabius, mais aussi Claude Bartolone ou Olivier Bianchi. Le président du Sénat Gérard Larcher était lui aussi sur place. Avec lui, Lionel Jospin est l'une des premières personnalités politiques à être arrivées à la cérémonie. Le premier discours est prononcé par Jean-Yves Gouttebel, président du Conseil Départemental du Puy-de-Dôme :"Merci pour ta fidélité et pour cette valeur essentielle de nôtre République, que tu savais rendre si vivante, la fraternité. Merci pour ton humour et ta truculence, ton amitié, ta fidélité à nous tous et à ton territoire, mon cher Michel."

Jean-Paul Bacquet, député de la 4ème circonscription du Puy-de-Dôme, a tenu à témoigner son affection au défunt :" Michel Charasse était d'abord un homme d'État, un républicain profondément attaché à la démocratie et partout où il passait, il laissait sa trace, mais les fonctions électives sont secondaires par rapport à la relation affective et amicale qui nous liait depuis plus de 40 ans. On a fait un parcours ensemble, qui nous a conduit l'un et l'autre à des responsabilités différentes, les siennes beaucoup plus brillantes que les miennes mais l'amitié et la fidélité l'emportaient sur le reste."  

Gilbert Mitterand : " Je veux insister sur sa fidélité"

Gilbert Mitterand, fils de l'ancien président de la République François Mitterand, a lui aussi tenu à être présent, afin de manifester son attachement à Michel Charasse : "Moi, je suis là tout simplement pour la relation affectueuse, amicale et familiale qui nous liait au-delà de la politique. Michel était un exemple dans ce domaine : il savait mettre de l'humain et de la relation dans ses fonctions. C'est une fidélité au souvenir, à l'amitié, à la complicité qui était la nôtre, on a vécu de nombreux combats politiques ensemble mais moi je veux insister sur la question personnelle et humaine, sa fidélité à l'égard de François Mitterrand mais aussi de la famille. C'était quelqu'un qui était présent quand il le fallait, un recours, un protecteur, quelqu'un à qui on pouvait se confier dans un contexte de complicité affectueuse. Il a montré tous les jours qu'avec lui on pouvait partager une amitié, qui souvent en politique n'existe pas mais qui était possible avec lui."
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