La défense de la mère de Fiona a demandé vendredi à la cour d'assises du Puy-de-Dôme de ne pas céder à l'"émotion" et la "colère" pour condamner Cécile Bourgeon pour la mort de la fillette.
"Entrez en résistance contre l'extérieur, contre vos propres sentiments d'aversion à son égard. Vous n'assoirez pas votre décision sur cette émotion (...) la colère n'a pas sa place ici !", a exhorté Me Renaud Portejoie. "C'est un moment de courage ! Il n'y a pas de honte à dire -je ne sais pas les causes de la mort-", a-t-il lancé.
Selon lui, l'avocat général qui a réclamé le matin 30 ans de réclusion pour sa cliente et son ex-concubin se fonde sur une "accusation erronée" : celle de "l'enfance martyrisée".
"Ce fantasme, il faut l'évacuer", comme celui de la "lente agonie", a plaidé Me Portejoie se fondant sur le témoignage "catégorique" du gendre de la gardienne de l'immeuble où vivait Fiona. Selon lui, la fillette de cinq ans "allait très bien" moins de 48 heures avant la découverte de son corps par le compagnon de la mère. Selon lui, le mensonge de sa cliente sur la disparition de Fiona dans le parc,
présenté comme un "scénario machiavélique", n'est autre que "la réaction d'une panique absolue de deux camés qui ont peur pour eux des conséquences judiciaires".
Jugeant crédible que sa cliente ne se souvienne pas de l'endroit où le corps de Fiona a été enterré, l'avocat a fustigé le "fantasme de cette prétendue amnésie" qui, pour l'accusation, "démontre sa culpabilité" car "elle prive Fiona d'une sépulture décente".
Pour Me Renaud Portejoie, "l'accusation repose exclusivement sur la parole du co-accusé", Berkane Makhlouf, qui a accusé son ex-compagne d'avoir frappé la fillette la veille de sa mort. "La condamner pour violences volontaires ayant entraîné la mort, c'est pouvoir exclure l'accident domestique alors que le légiste ne le peut pas", a-t-il encore plaidé, alors que le père de Fiona quittait la salle d'audience.
"On accepte tout mais pas les coups mortels", a renchéri son autre défenseur, Me Gilles-Jean Portejoie, d'une voix éraillée. "On attend une décision équilibrée que l'on puisse comprendre, qui ne soit pas dans l'excès et qui ne donne pas l'impression que la rue a gagné", a-t-il conclu.
L'audience se poursuivait avec la plaidoirie de la défense de M. Makhlouf.
La réaction de Me Fribourg, avocat de Nicolas Chafoulais (père de Fiona) à la plaidoirie de la défense