Un expert toxicologue a jugé "improbable" mardi, devant les assises du Puy-de-Dôme que la petite Fiona, dont le corps reste introuvable, ait succombé en mai 2013 à une absorption accidentelle de drogues ou de médicaments, fragilisant la thèse de la défense.
"Que des enfants soit intoxiqués mortellement par ce type de produits, c'est extrêmement rare", a assuré le docteur en toxicologie, Yvan Gaillard, interrogé dans la matinée en visio-conférence. "Cette hypothèse me semble improbable car ce type d'accident n'intervient que de façon exceptionnelle, sauf avec l'intervention d'un tiers", a ajouté l'expert, appelé sur le pouvoir propre du président de la cour d'assises du Puy-de-Dôme.
Ses propos fragilisent la thèse de la mère de la fillette de cinq ans et de son ex-compagnon, selon lesquels Fiona aurait pu avoir consommé, à leur insu, la veille de sa mort de la drogue ou des médicaments qui traînaient dans l'appartement. Bien que ne connaissant pas exactement le cocktail de drogues et médicaments - "Subutex", "Xanax", "Skenan", "Stilnox", "cocaïne", héroïne" - avalés par les accusés après la découverte du corps sans vie de Fiona, l'expert toxicologue a également jugé "peu probable" qu'ils aient pu, ensuite, rouler "60 kilomètres" pour aller enterrer la fillette "sans avoir d'accident". Il a toutefois concédé que certains médicaments pouvaient provoquer une "amnésie antérograde" - c'est-à-dire depuis le moment où les produits sont consommés – et des "confusions spatio-temporelles".
Pour les avocats des parties civiles, la thèse de l'accident domestique a pris du plomb dans l'aile. "Croire en la thèse de l'accident, c'est adhérer à une hypothèse qui n'a jamais existé aux dires de l'expert. Ce serait une première dans les annales", a déclaré à l'AFP l'un d'eux, Me Antoine Portal. Selon lui, les accusés "n'auraient pas pu prendre autant de médicaments qu'ils le prétendent pour justifier leur amnésie".
Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf sont notamment accusés de violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineure de moins de 15 ans, par ascendant ou par personne ayant autorité. Ils encourent 30 ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu vendredi soir.