Puy-de-Dôme : pourquoi le lycée professionnel de Saint-Eloy-les-Mines peine à recruter pour sa filière industrielle

A Saint-Eloy-les-Mines dans le Puy-de-Dôme, la communauté enseignante se mobilise pour recruter pour la rentrée 2022. La crise du Covid l’a empêché de rencontrer des élèves qui pourraient être intéressés par ses formations pourtant recherchés par l’industrie.

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A l’heure des choix à formuler sur Parcoursup, il n’y a  pas que les élèves de terminale qui doivent réfléchir à leur avenir. Ceux des classes de troisième doivent aussi prendre des décisions importantes quant à leur orientation. « La crise sanitaire a bien compliqué les choses, avant on avait les forums d’information, les portes ouvertes ou les mini stages. Depuis on a bien essayé les présentations en visio mais sans succès » explique Philippe Sabaud, enseignant en maintenance industrielle et pilotage de ligne de production au Lycée Professionnel Desaix de Saint-Eloy-les-Mines dans le Puy-de-Dôme. Pourtant le lycée dispense des formations demandées par l’industrie en pilotage de ligne de production, en étude de définition de produits industriels et en maintenance des systèmes de production connectés. Trente places sont disponibles pour préparer un bac pro en 3 ans. « Pour les deux premières, on est les seuls à les proposer dans l’académie » précise-t-il « alors on va le plus souvent possible dans les collèges du secteur, on explique qu’ils ne seront que 10 élèves par spécialité et qu’on dispose d’un parc de machines performant qui leur permet de travailler seul sur chaque poste ».

L’an dernier, à l’initiative de la professeur de lettres et d’histoire, ils ont tourné de courtes vidéos de présentation, où même le proviseur se met en scène avec humour pour vanter la formation en automatismes. « Nos 3 formations sont indispensables au fonctionnement d’une usine : faire fonctionner une ligne de production, c’est le métier de pilote ; qu’elle ne tombe pas en panne, c’est la maintenance ; la modifier ou créer de nouveaux produits, c’est la définition des produits industriels qui passe par le dessin sur ordinateur et l’impression 3D. On ne craint pas une fermeture du lycée, mais avec 202 élèves on n’est pas à notre capacité maximum de 240 élèves, c’est le Covid qui impacte notre recrutement alors qu’on des atouts à faire valoir » dit-il.

Des métiers pourtant en tension

Former des jeunes techniciens directement employables après un bac pro, éventuellement en alternance pour la classe de terminale, ou qui pourront continuer deux ans pour passer un BTS, c’est l’objectif du lycée alors que les entreprises sont dans la demande. « On a besoin de gens formés et à former, des techniciens ou techniciens supérieurs ; les formations existent mais il y a peu de jeunes intéressés. C’est à l’éducation nationale et aux familles de favoriser l’orientation des jeunes vers ces métiers » confirme Eric Meynieux, coordinateur emploi formation à l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie, directeur général AFPI et CFAI.

L’UIMM qui regroupe en France 42 000 entreprises comptant 1,6 millions de salariés projette 110 00 recrutements par an d’ici 2025.

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