Le gouvernement étudie l’hypothèse d’un nouveau reconfinement. Dans le Puy-de-Dôme, par anticipation, de nombreux clients se rendent chez le coiffeur ou chez l’esthéticienne.
Si vous aviez prévu d’aller chez le coiffeur avant un nouveau reconfinement, vous risquez d’être déçus. En effet, les plannings sont chargés. De nombreux clients ont anticipé une éventuelle fermeture des salons de coiffure et se bousculent pour prendre rendez-vous. Florian Pinaud, gérant d’un salon de coiffure à Chamalières, près de Clermont-Ferrand, constate : « Depuis une semaine et demi c’est le rush. On avait réduit notre capacité d’accueil à cause du COVID mais actuellement on accueille en moyenne 25 clients par jour. Ca fait des bonnes journées. Depuis que l’on sait que l’on va être reconfinés, le flux est beaucoup plus important ».
Le planning est bien chargé
Même constat chez un coiffeur du centre-ville de Clermont-Ferrand. Clément Duteil, gérant, affirme : « Depuis une semaine on note davantage de prises de rendez-vous. Les gens auraient pu attendre un peu plus mais ils viennent plus tôt au risque d’être reconfinés. Le planning est bien chargé, on accueille une quarantaine de clients par jour ». A quelques pas de là, Christine Garrouste –Pailler, gérante d’un salon de coiffure à Clermont-Ferrand, reçoit de nombreux coups de fils chaque jour. Elle affirme : « On a beaucoup plus de rendez-vous qu’habituellement. Les gens sont complètement stressés et avec le couvre-feu c’est assez difficile à gérer. On a des journées très intenses. Tout s’est accéléré depuis la fin de la semaine dernière. On respecte la jauge et on accueille de nombreux clients. On travaille de 8h30 à 18h00 ».
Plus de travaux techniques
Résultat, les clients veulent tous passer sous le peigne du coiffeur. Les professionnels multiplient les mêmes soins. Florian Pinaud explique : « On fait plus de colorations, plus de balayages pour que les gens soient nickel. Il y aussi plus de coupes et le gens le font car ils se préparent à toute éventualité ». Christine Garrouste –Pailler confirme : « On a beaucoup de travaux techniques à réaliser : des couleurs, des contrastes, des coupes. On est une équipe de 13 salariés pour répondre à la demande ».
Un sujet de conversation
Et pendant que les coiffeurs activent leurs ciseaux, les clients n’ont qu’un sujet de conversation en tête : le confinement. Florian Pinaud souligne : « Les gens ne pensent qu’à ça. Ils attendent juste de savoir quand. Avec les médias, les gens se sont vraiment mis en tête que nous allions être confinés à la maison ». Même son de cloche pour Christine Garrouste –Pailler : « Les gens ont peur et ne savent pas trop ce qu’il va se passer ». Philosophes, les coiffeurs guettent aussi les annonces gouvernementales. A Chamalières, Florian Pinaud confie : « Je suis pas très confiant mais je me dis qu’on ne peut rien y changer. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose de rester ouvert si tout le monde est confiné car les gens n’oseront pas venir chez nous. Ca ne nous enchante pas mais s’il le faut, on passera par là ». A Clermont-Ferrand, Clément Duteil ajoute : « C’est toujours embêtant de fermer mais pour les deux déconfinements on a eu beaucoup de boulot et ça a été. On n’est pas les plus à plaindre ».
De nombreuses épilations
A Ennezat, près de Riom, dans un salon de beauté, le confinement est aussi dans toutes les têtes. Camille Reverte, la gérante, explique : « Le confinement est la conversation que tout le monde a en ce moment. Chaque personne que je reçois y va de son commentaire ». Elle aussi connaît une accélération de son activité ces derniers jours : « Des personnes qui avaient prévu un rendez-vous pendant la première semaine des vacances scolaires ont préféré avancer ce rendez-vous en cas de reconfinement. D’autres personnes voient le confinement se rapprocher et se décident à appeler pour prendre un rendez-vous, alors que je n’aurais dû les recevoir que dans une semaine ou deux. Tout tient dans mon agenda ». Et si les coiffeurs font beaucoup de couleurs et de coupes, pour l’esthéticienne, ce sont les épilations qui s’enchaînent. Pris au dépourvu lors du premier confinement, les clients ont cette fois anticipé. Cet ultime rendez-vous peut ressembler à une dernière pause salutaire. Avant, peut-être, une longue attente.
