Déjà en difficulté financière avant la crise sanitaire, le casino de la commune de Saint-Nectaire dans le Puy-de-Dôme est à l’arrêt. Le tribunal de commerce de Clermont-Ferrand a confirmé, le 10 décembre, la mise en liquidation judiciaire. La municipalité cherche un repreneur.
C'est la gorge serrée qu'il revient ici. Dans le Puy-de-Dôme, le directeur général ne peut plus rentrer dans le casino de Saint-Nectaire. Les clefs viennent de lui être saisies. L'établissement qui compte 15 salariés est en liquidation judiciaire. Stéphane Garriguenc, directeur général du casino de Saint-Nectaire, raconte : « L’année dernière, en novembre, nous avons été placés en redressement judiciaire pour nous donner un peu d’oxygène. Cela aurait pu fonctionner si on n’avait pas eu cette crise du COVID. Elle nous a fait perdre pas mal de chiffre sur 5 mois de l’année ».
Des commerçants inquiets
Impossible pour la SAS Casino de Saint-Nectaire, gestionnaire de l'établissement, de redresser la barre. Au fil des ans, la clientèle a déserté les 50 machines à sous, la table de blackjack, la salle de spectacle et le restaurant. Après la fermeture des thermes, le casino est menacé : un nouveau dur pour les commerçants. Muriel Tual, gérante d'un bar-brasserie, explique : « Un commerce de moins c’est toujours des gens en moins qui vont passer sur la commune. Ils venaient au pays spécialement pour jouer. Le casino le plus proche est quand même un peu plus loin. Il faut monter au Mont-Dore ou à La Bourboule ». Candy Sandron, gérante d'une boulangerie-pâtisserie, souligne : « Les gens qui allaient au casino venaient parfois prendre une petite pâtisserie chez nous, un petit café, un petit thé. Ces gens-là on ne les aura plus ».
100 000 euros en moins pour la commune
Entre la recette des jeux et le loyer perçu, la municipalité perd aussi une enveloppe de 100 000 euros par an soit 10% de son budget de fonctionnement. Le maire avait pris les devants et déjà contacté d'éventuels repreneurs. Alphonse Bellonte, maire (PS) de Saint-Nectaire, affirme : « On a eu des entretiens téléphoniques et sur place avec 5 ou 6 potentiels repreneurs. Ils attendaient plutôt la liquidation judiciaire de la SAS ». La liquidation judiciaire étant maintenant actée, ces sociétés vont pouvoir faire des offres de reprise.