Des personnels de l'Ehpad de Sauxillanges ( Puy-de-Dôme ) réunis lundi 25 juin en assemblée ont dénoncé la situation de l'établissement confronté à une situation financière et sociale difficile.
Une dette de 800 mille euros, des dysfonctionnements, et des personnels contractuels non reconduits …. A l’image d’autres établissements de ce type dans le département du Puy-de-Dôme, l'Ehpad de Sauxillanges connaît une situation financière et sociale difficile, héritée de l'ancienne gestion.
Un établissement plombé par ses créances
« Dernièrement, ils ont mangé des raviolis en boîte ....Bouffer des raviolis en boite ça peut arriver à tout le monde dans les périodes difficiles mais les patients n’ont pas à être victimes d’un problème de financement » s’indigne Jacques Cocheux, secrétaire général Cgt santé et action sociale du Puy-de-Dôme. « Nous avons demandé à réduire les dépenses d’alimentation en évitant le gaspillage. Aujourd’hui au menu nous avons pâté en croûte, bœuf bourguignon, gratin de courgette, Saint-Nectaire et cerises » répond Marie-Rose Teinturier la directrice par intérim de l’Ephad de Sauxillanges.
« C’est une aberration...c’est arrivé une fois dans le mois... Tous les Ehpad utilisent de temps en temps des conserves » ajoute Vincent Challet, maire de Sauxillanges et président du conseil d’administration de l’Ehpad .
L’Ehpad qui cumule 800 000 € de créances aux fournisseurs a du mal à honorer ses factures. « C’est un déficit qui a pour facteur principal, les difficultés à rembourser les emprunts contractés pour un peu plus de 8 millions d’euros, pour la rénovation complète de l’établissement mais sans fonds propres » explique la directrice de l’Ehpad.
« En 2010, il nous a été demandé d’augmenter la capacité pour que les résidents puissent bénéficier des aides du conseil départemental. L’Ehpad est ainsi passé de 52 à 72 lits avec cet objectif ". justifie le président du conseil d'administration de l'Ehpad.
Un personnel frappé par une cure d’austérité
« Les contrats de sept personnes à temps plein et d’une personne à mi-temps n’ont pas été renouvelés. Parmi eux, beaucoup de soignants, c’est ceux-là qui ont été supprimés » selon la Cgt-santé-action sociale 63.
« On a un effectif autorisé par les tutelles qui est bien inférieur à l’effectif que nous avons employé. De ce fait nous avons dû réajuster cet effectif en partie » confirme la direction.
« L’établissement fonctionne avec 52 personnes, au-dessus des 45 équivalents temps plein autorisés. Avant on était une soixantaine" regrette Laurence Tavernier, aide-soignante." On demande juste à apporter à nos aieux ce dont ils ont besoin, on leur doit une prestation ajoute L.Tavernier.
Un groupe électrogène..en attente de branchement
Des manquements graves à la sécurité sont aussi dénoncés par le secrétaire général Cgt Santé.
« L’établissement n’avait pas de groupe électrogène, ils ont en eu un, il y a huit mois sauf qu’il n’est toujours pas branché, parce qu’ils ne peuvent pas payer l’électricien…ça va même plus quand il y a des pannes électriques les patients n’ont plus d’oxygène » avance J. Cocheux.
" L’oxygène, c’est quand vous êtes dans un hôpital sauf si vous êtes en insuffisance respiratoire, mais il n’y pas de branchement direct. C’était un projet prioritaire de l’année 2017-2018, il a été installé mais le câblage n’a pas été fait. Je l’ai retardé, il faut qu’on ait le financement " réplique la directrice de l'Ehpad.
"Ce qui est important, c'est que l'établissement puisse continuer dans un esprit de service public, la liste d'attente est importante, c'est le plus gros employeur de la commune" conclu Vincent Chalet, le président du conseil d'administration de l'Ehpad
Parmi les pistes d'amélioration de la situation financière, la directrice par intérim et le président du conseil d'administration de l'Ehpad tablent sur la réorganisation du travail et la renégociation des emprunts. Mais aussi un meilleur accompagnement des autorités de tarification l'ARS (agence régionale de santé) et le conseil départemental.