En janvier 2016, deux frères d’une vingtaine d’années étaient violemment agressés à leur domicile d’Orcines (Puy-de-Dôme) par des individus armés. Cinq jeunes jugés à Riom dès le 14 mai par la cour d’assises. Un procès à huis clos, l’un d'eux était mineur au moment des faits.

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« Il est certain que cette agression aurait pu être fatale pour les deux frères. Les balles ont été se loger dans des zones létales. En ce qui concerne le premier, au niveau du ventre, dans la tête en ce qui concerne le second. Il est donc évident que l’agression aurait pu être fatale,  c’est même un miracle si elle ne l’a pas été ».
Un miracle… Pour maître Jean-François Canis, ses clients, deux jeunes frères domiciliés à Orcines , reviennent de loin.
Le 21 janvier 2016, en effet, vers 17h,  cinq individus armés de battes de base-ball et de deux carabines chargées les surprenaient à leur domicile, alors qu’il étaient en compagnie de leur mère et d’une amie. Une bagarre éclate. Des coups partent. Les agresseurs s’enfuient, laissant derrière eux les deux frères très grièvement blessés, l’un d’eux ayant même son pronostic vital engagé.




Expédition


Grâce au témoignage de l’une des deux victimes, les enquêteurs parviennent rapidement à identifier et à arrêter les agresseurs. Cinq jeunes qui s’étaient entendus lors d’une soirée à Issoire pour monter leur expédition, renseignés par une jeune femme qui leur avait indiqué qu’ils pourraient récupérer de l’argent et des stupéfiants au domicile des victimes.

« On ne peut pas dire qu’avant de se rendre chez mes clients les agresseurs avaient la volonté de donner la mort, poursuit Jean-François Canis.  Mais à partir du moment où les choses ne se sont pas déroulées comme ils l’avaient prévu, il est certain qu’ils l’ont eue. Lorsque l’on tire sur deux garçons à bout portant et dans des zones létales,  c’est qu’on a la volonté de donner la mort… Peut-être parce qu’ils ont opposé une résistance à laquelle les autres ne s’attendaient pas ou alors parce que les agresseurs se sont rendus compte que pour arriver à leur fin, le vol qui était prévu, il était devenu nécessaire d’éliminer ces deux garçons. »


Amateurisme


Comme les victimes, les cinq mis en cause dans cette agression sont tous très jeunes, entre 17 et 24 ans. Quatre d’entre eux étaient connus de la justice des mineurs. Pour maître Renaud Portejoie, l’avocat de l’un d’eux, c’est d’ailleurs le manque de maturité qui a fait basculer la situation. « On voit bien qu’il y a une forme d’amateurisme. Ils y vont alors qu’il y a des personnes sur place, ce qui est le pire moment si on veut éviter d’en découdre. Or ils n’avaient pas envie d’en découdre. Ils sont immédiatement dépassés par la situation et la réaction de occupants. C’est clairement une tentative d’extorsion, de cambriolage qui dérape ».


Effet de groupe


Et de poursuivre : « En réalité pris isolément, ces jeunes n’ont pas un profil de délinquant. On a de la deserrance, on a des stupéfiants, mais pas de profil véritablement violent. On n'a pas un jeune qui s’inscrit dans un crescendo de violence avec un passage à l’acte. J’ai véritablement le sentiment qu’on a un effet de groupe, c’est à dire des jeunes qui n’auraient jamais été capables même d’imaginer ce passage à l’acte et qui se laissent entraîner dans une espèce de spirale perverse ou malsaine».

Mais pour maître Canis, cette violence doit justement alerter. « L’agression est impressionnante parce qu’elle est préparée, organisée, et qu’elle a véritablement des conséquences dramatiques. Donc finalement peu importe l’âge. Ce qui est certain c’est que ce passage à l’acte traduit une volonté criminelle inquiétante ».

Quoiqu’il en soit, ces cinq jeunes devront répondre de tentative de meurtre devant la cour d’assises des mineurs du Puy-de-Dôme. La jeune femme qui leur aurait fournit des renseignements sur les victimes est pour sa part poursuivie pour complicité.




En janvier 2016, deux frères d’une vingtaine d’années étaient violemment agressés à leur domicile d’Orcines (Puy-de-Dôme) par des individus armés. Cinq jeunes jugés à Riom dès le 14 mai par la cour d’assises. Un procès à huis clos, l’un d'eux était mineur au moment des faits. Intervenants : Maître Jean-François Canis, Avocat des parties civiles / Maître Renaud Portejoie, Avocat de la défense


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