Jeudi 26 mars, le groupe MSD a annoncé être entré en négociation exclusive avec la société Fareva pour la reprise de son activité de production de médicaments à Riom, près de Clermont-Ferrand.
C’est par un communiqué publié le jeudi 26 mars que le groupe MSD a annoncé être entré en négociation exclusive avec la société Fareva pour la cession de son activité de production de médicaments à Riom, près de Clermont-Ferrand. Fareva est un groupe français fondé en 1990 par Bernard Fraisse : l’entreprise est spécialisée dans la sous-traitance de produits pharmaceutiques, cosmétiques, ménagers et industriels. Elle propose des prestations de formulation, fabrication et conditionnement. Le communiqué de MSD précise : « MSD avait reçu plusieurs marques d’intérêt de la part de repreneurs potentiels. L’offre déposée par Fareva a été jugée la plus qualitative et la mieux placée, notamment par sa capacité à apporter de nouveaux volumes de production et à investir pour assurer la pérennité et le développement du site de Riom ». Contacté, le groupe MSD indique qu’il n’y a pour le moment pas de calendrier et que « le projet se déroule de manière positive ».
Vers une reprise de l'activité production
L'offre de Fareva porte sur les seules activités industrielles du site, dont les effectifs doivent revenir à moins de 400 personnes à l'issue d'un plan social, mais pas sur le laboratoire de recherche qui compte une centaine de salariés. "Nous espérons que tout cela sera bouclé d'ici la fin de l'année", a indiqué à l'AFP le fondateur de Fareva Bernard Fraisse, en se félicitant du "haut niveau de qualité" de ce site. "Il y a tout : de la place, de la compétence".Une réorientation du site
MSD, filiale française du groupe pharmaceutique américain Merck, avait annoncé à la mi-novembre la mise en vente de l'usine de Riom et la fermeture de ses activités de recherche. Pour l'essentiel de son activité, l'usine de Riom fabrique des produits lyophilisés injectables. Mais ce marché est largement saturé et Fareva compte réorienter le site vers la production en milieu stérile de collyres, une activité qui pèse aujourd'hui moins de 20% de la production de Riom. "Ce site est extrêmement intéressant sur le plan stratégique car il est complémentaire avec d'autres de nos activités", a relevé M. Fraisse. "Nous comptons à l'avenir investir beaucoup dans le domaine du stérile car il n'y a pas de concurrence chinoise ou indienne".Une usine rachetée en Haute-Loire
Fareva dispose déjà d'une usine de collyres stériles dans son berceau ardéchois d'Annonay, qui produit 700 millions de doses par an, contre 80 à 90 millions pour MSD à Riom. A côté d'Annonay, "nous avions besoin d'un second site de production, une solution de "backup", où nous allons investir pour avoir des capacités plus importantes, notamment pour le marché américain", a indiqué M. Fraisse. En trente ans, la petite entreprise chimique fondée par M. Fraisse est devenue un des principaux façonniers mondiaux pour la chimie, la pharmacie et les cosmétiques, avec 12 000 salariés. A partir de 2002 et l'achat du site d'Annonay, le groupe s'est lancé dans une politique de croissance externe soutenue. Sur la quarantaine d'usines actuelles, la moitié environ sont issues de rachat, a précisé M. Fraisse. Dans ce cadre, Fareva avait déjà repris une usine MSD en 2015 en Haute-Loire.Le président LR d'Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, qui avait affiché sa détermination à sauver l'usine de Riom, s'est réjoui du choix de Fareva,"entreprise familiale de la région". "Il aurait été une folie de laisser disparaître un site important de production de médicaments", a relevé M. Wauquiez dans un communiqué. Frédéric Bonnichon, président LR de la communauté d’agglomération Riom Limagne Volcans et élu au Conseil régional, affirme : « C’est une double bonne nouvelle. D’abord de trouver, malgré la crise, une solution de reprise. Et ensuite pour le choix d’un groupe familial français, de la région de surcroît. Je préfère une entreprise ardéchoise plutôt qu’un financier de Wall Street ».Une double bonne nouvelle
