Né à Chamalières, le chanteur Jean-Louis Murat a passé beaucoup de temps durant sa jeunesse dans la ferme de ses grands-parents, à Murat-le-Quaire dans le Puy-de-Dôme. L’Auvergne, terre de refuge et d’inspiration pour le chanteur-voyageur. Nous l’avions rencontré en novembre 2018 sur les routes auvergnates. Entretien.
Né Jean-Louis Bergheaud en 1952 à Chamalières, le chanteur Jean-Louis Murat revendiquait son appartenance auvergnate jusque dans son nom de scène. Il a passé son enfance dans la ferme de ses grands-parents à Murat-le-Quaire. L’artiste, qui avait choisi l’Auvergne pour y résider, ne l’a pas quittée quand le succès s’est confirmé. Nous l’avions rencontré en novembre 2018, sur les routes de La Bourboule. Il nous parle de son lien au territoire, mais aussi des autres endroits du monde qui l’ont marqué.
Question : « Pourquoi avez-vous choisi de vivre ici ? Vous avez bien eu l’occasion d’aller ailleurs ? »
JLM : « Ah oui, souvent.. Ce n’est pas les raisons sentimentales qui l’emportent le plus je crois. C’est plus la commodité pour faire de la musique. Très rapidement j’ai vu que la vie de Parisien, travailler à Paris, c’était pas sérieux, je travaillais mal à Paris en tous cas, donc j’ai trouvé cette ferme, une sorte de ferme de famille plus ou moins, enfin quelqu’un de la famille avait habité là-dedans et je me suis installé. Mais ce n’était pas aussi déterminé que ça. C’est un peu le hasard qui a fait ça. Surtout d’avoir un lieu pour faire des musiques tranquillement, pouvoir héberger des musiciens pour pouvoir enregistrer à tout moment du jour ou de la nuit. Dès qu’il n'y a plus de touristes, je viens là, j’adore être tout seul ici et je connais quasiment tous les oiseaux par leur prénom »
Un brin provocateur dans les interviews dont il se joue, l’artiste aime pourtant viscéralement son Auvergne natale, terre de refuge et d’inspiration pour ses chansons. Hors micro, il nous en a d’ailleurs parlé pendant des heures, avec des mots à la fois tendres et critiques. Mais il revendique aussi d’autres horizons.
JLM : « Dans la musique populaire il y a toujours des références aux endroits. Moi qui aime beaucoup le blues par exemple, le blues c’est bourré de références géographiques. Je suis un voyageur à côté de ça, j’ai habité dans pas mal de pays à gauche à droite, je peux vous parler de l’Afrique, de l’Amérique du Sud ou de l’Amérique du Nord, je ne suis pas un casanier qui reste enfermé dans son Auvergne et qui ne connaît que l’aligot ou le Saint-Nectaire. Mais on aime bien m’enfermer dans cette image donc je suis un peu prisonnier du chanteur AOC » (rires)
Question : « Et ça vous embête ? »
JLM : « Je m’en fous. Avant je trouvais ça injuste, maintenant je m’en fous. Il y a tellement de conneries supérieures à celle-là que ça ne me dérange pas. L’Auvergne n’est sûrement pas le pays de mon âme mais c’est le pays de mes souvenirs alors j’habite ici. C’est plus pratique pour faire des chansons.
Moi j’ai ancré tous mes souvenirs. La Dordogne surtout, une chanson sur deux parle de la Dordogne. Enfant, j’étais très influencé par les rivières. On m’a dit que dans mes chansons, le mot que j’utilisais le plus c’était « rivière ». Donc ça a bien dû me marquer. Je pourrais rester des heures moi… Regarder couler l’eau depuis tout petit, j’ai toujours eu ce côté-là. Si je m’arrête sur un pont, ça peut durer longtemps. On est ainsi fait, on ne sait pas pourquoi c’est comme ça ».
>> Pour aller plus loin
REPLAY Chroniques d'en Haut : l’Auvergne selon Jean-Louis Murat
Cette émission tournée en 2015 raconte l’univers du chanteur disparu à travers les paysages auvergnats qu’il l’ont inspiré pour ses textes et ses musiques…