La sécheresse a perturbé la croissance du maïs et la récolte s’annonce très mauvaise dans la plaine de la Limagne, dans le Puy-de-Dôme. Les agriculteurs estiment que les rendements seront en baisse de près de 50% par rapport à l an dernier.
Des pieds de maïs secs, des feuilles jaunies, des épis riquiquis... Sur le pourtour d'une de ses parcelles non irriguées, à Sardon (Puy-de-Dôme), Mathieu Trillon constate les dégâts causés par la sécheresse. "Cet épi, il lui manque plus de la moitié des grains, donc il a subi la sécheresse. C'est un avortement des grains dû au manque d'eau", explique ce membre des Jeunes agriculteurs. En revanche, dans une parcelle où le maïs a été irrigué, on trouve des épis bien garnis : "C'est nettement mieux que ce qu'on a vu en plans non irrigués", note Mathieu Trillon.
On espère que l'année prochaine soit meilleure que 2015! (Mathieu Trillon, agriculteur)
Mais cela ne compensera pas la perte engendrée par les fortes chaleurs et le manque d'eau. Car cette année, cet agriculteur n'a pas pu tout arroser. Il prévoit donc de récolter 40 à 60 quintaux de maïs par hectare, c'est moitié moins que l'an passé. "Cette année va mettre en péril certaines exploitations et notamment la trésorerie chez chacun d'entre nous", s'inquiète-t-il.
Le manque d'irrigation pointé du doigt
Quelques kilomètres plus loin, à Saint-Denis-Combarnazat, une parcelle appartenant à Claude Raynaud est encore plus sévèrement touchée. Le responsable de section grande culture à la FNSEA 63 constate, amer : "Les pieds ont tellement séchés qu'ils n'ont plus de matière ligneuse pour tenir et le premier coup de vent qui est arrivé, ils se sont effondrés sur eux-mêmes, ils sont complètement morts... ça n'a aucune valeur, même pour la nutrition animale!" Selon lui, cette récolte démontre le sous-équipement de la Limagne en matière d'irrigation.A la FNSEA 63 on suggère une véritable politique de stockage de l'eau, de maîtrise de l'irrigation, mais plus globalement une politique d'aménagement de toute la zone de production de Limagne. (Claude Raynaud, agriculteur)
Le maïs devrait être récolté pendant la première quinzaine de septembre, avec près de trois semaines d'avance.