La cour d'appel de Riom a ordonné, mardi 7 juin, le renvoi devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand d'un prêtre, le père Chidaine, soupçonné d'actes pédophiles commis entre 2007 et 2010 lors d'une mission en Centrafrique. Elle a également requalifié les poursuites à son encontre.
Mardi 7 juin, la cour d'appel de Riom (Puy-de-Dôme) a ordonné le renvoi devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand du père Chidaine. Le prêtre est soupçonné d'actes pédophiles commis entre 2007 et 2010 lors d'une mission en Centrafrique. Les faits qui lui sont reprochés ont également été requalifiés par la cour d'appel.
En septembre 2012, cet ecclésiastique avait été mis en examen pour viol et agressions sexuelles sur mineurs de moins de quinze ans. Mais le parquet de Clermont-Ferrand, tout comme le mis en examen, avaient à leur tour contesté le renvoi devant les assises.
« La juge d'instruction avait retenu trois victimes, la cour n'en a retenu finalement que deux. Elle a aussi requalifié le viol et un autre fait d'agression sexuelle en atteinte sexuelle sur mineur de moins de quinze ans, commis par une personne abusant de l'autorité conférée par ses fonctions. Cela suppose qu'il n'y a pas de preuve évidente qu'une contrainte ait été exercée sur les victimes », a expliqué à l'AFP, l'avocat du mis en cause, Me Frédéric Franck.
A son retour en juillet 2010 de Centrafrique, où il a exercé son ministère pendant trois ans, le prêtre auvergnat avait confessé plusieurs faits à l'archevêque de Clermont, Mgr Hippolyte Simon.
C'est sous les conseils de ce dernier qu'il avait ensuite adressé un courrier au procureur de la République de Clermont-Ferrand le 31 janvier 2011, pour se dénoncer.
Dans ce dossier, où aucune plainte n'a été déposée, « les seuls éléments sont ceux qu'il a lui-même décrits et qui n'ont pas pu être corroborés par une enquête digne de ce nom » dans un pays en pleine guerre civile, avait rappelé fin avril son conseil, au moment de l'audience devant la cour d'appel.
« La seule a avoir été retrouvée et entendue avait alors été interrogée sur place par un vicaire. Aucune investigation policière n'avait permis d'aller plus loin », avait encore souligné le bâtonnier de l'Ordre des avocats de Clermont-Ferrand, pour qui s'interroge sur « l'opportunité d'un éventuel pourvoi en cassation ».
Prêtre dans le diocèse de Clermont depuis 1995, où il s'est occupé des aumôneries des jeunes, le prêtre avait ensuite été nommé pendant l'enquête dans une paroisse de Riom, avant que toute activité ne lui soit finalement retirée lors de sa mise en examen.
Fin avril, le diocèse de Clermont-Ferrand avait reconnu dans la gestion de cette affaire une « erreur d'appréciation », à l'image du cardinal Philippe Barbarin, qui avait lui aussi admis la veille des « erreurs dans la gestion et la nomination de certains prêtres », après une série de révélations très médiatisées sur des affaires de pédophilie et d'agressions sexuelles dans le diocèse de Lyon.